“Il n’y a que deux choses difficiles en informatique : invalider le cache, nommer les choses… et faire accepter sa carte Amex au Moyen-Orient.” Parthi Duraisamy, ex-consultant chez McKinsey, en sait quelque chose, lui qui aurait préféré troquer ses week-ends passés à scanner des reçus contre, eh bien, littéralement n’importe quoi d’autre. C’est dans cette cacophonie de justificatifs et de refus de paiement qu’est né Alaan, la nouvelle star régionale de la gestion des dépenses d’entreprise. Vous voulez la recette du succès? Prenez beaucoup de frustration, ajoutez un soupçon d’ambition, secouez bien (avec votre portefeuille) : vous obtenez $48 millions tout droit tombés du ciel du Series A!
Mais attendez, ce n’est pas tout! Pour faire vraiment genre « rockstar1 », Alaan a attiré non seulement Peak XV Partners (oui, ceux qui étaient connus sous le nom de Sequoia Capital India & SEA, aussi changeants qu’une météo à Paris), mais aussi des célébrités locales comme le fondateur de Tabby, celui de Careem, ou même un YouTubeur influent. Plutôt solide pour un business qui, au départ, voulait juste arrêter de galérer à faire cohabiter cartes bancaires et réglementation régionale.
Malgré les millions sur la table, tout n’a pas roulé comme sur des roulettes à Dubaï ou Riyad. Si lever des fonds, c’était du sport, obtenir les fameux tampons dorés des banques locales, c’était courir un marathon… les poches pleines de paperasse. On pouvait croire que les startups innovantes filaient à toute vitesse au Moyen-Orient – en réalité, la partie « lancement » ressemblait plus à une séance d’attente chez le dentiste sans magazine à feuilleter.
Qui aurait cru que transformer des tickets de caisse en intelligence artificielle pouvait attirer autant de licornes ?
Je vois déjà certains lever un sourcil : «Encore une fintech qui fait du bruit avec de l’IA marketing?» Que nenni ! La première mission d’Alaan avec OpenAI n’était pas de faire copain-copain avec ChatGPT. Leur chatbot, lancé dans un élan de hype, n’a pas convaincu… Mais l’équipe s’est vite rendue compte que l’IA était meilleure dans l’ombre – genre Batman des finances. Résultat : automatisation de la gestion des factures, rapprochement des tickets, et extraction magique de la TVA. Le tout, sans avoir besoin de discuter avec un robot à 3 heures du mat’ pour demander « où est passé mon reçu de taxi ? ».
Et avec plus de 1,5 million d’heures économisées pour les équipes finances régionales, on peut dire que le gain est quantique (ou au moins exponentiel). Depuis 2022, c’est plus de 2,5 millions de transactions orchestrées pour des mastodontes comme G42, Careem ou Lulu Group. Cerise sur le gâteau fiscal : Alaan est déjà rentable, après avoir doublé chaque dollar investi. De quoi faire pâlir d’envie bien des startups qui carburent encore au volume de transactions plutôt qu’aux profits bien froids.
Et bien sûr, tout ça n’est qu’un début. Grâce à leur jolie caisse dévoilée, Alaan accélère au royaume (Saoudien), double les volumes chaque mois et prépare le terrain à coups d’embauches et de robots-adjoints de la finance. De quoi impressionner même les investisseurs les plus blasés du secteur, qui, selon Duraisamy, n’en ont cure de l’effet de mode Ramp ou autres « licornes turbo »: ce qui compte, c’est de croître solide, un ticket de caisse à la fois.
Alors, la prochaine fois que votre boss râle sur une dépense non justifiée, rappelez-vous qu’il existe, quelque part sous le soleil du Golfe, une équipe qui a fait de ce casse-tête une mine d’or digitale… et qui prouve que le vrai pouvoir, c’est l’automatisation (et l’endurance face aux appels d’offres réglementaires). Qui sait, bientôt on dira : « Il n’y a que deux certitudes dans la vie : les impôts… et qu’Alaan vous fera gagner du temps sur leur gestion. »
C’est officiel : quand la paperasse saute, c’est encore la tech qui régale !
Source : Techcrunch
