« Écrire, c’est facile. Il suffit de traverser votre disque dur, de lancer une IA et d’attendre que le miracle s’accomplisse ! » Bon, d’accord, on a peut-être un peu relooké la citation de Hemingway, mais à l’ère de Pocket FM, c’est un peu ça l’idée.
Oubliez Netflix : l’Inde veut conquérir vos oreilles et elle ne fait pas les choses à moitié. Pocket FM, la plateforme audio qui monte en puissance, s’est lancée dans une mission à la hauteur des plus grandes séries du streaming : produire des histoires encore plus vite que vous ne terminez votre paquet de chips devant votre série préférée. Et pour cela, elle a fait appel à l’écrivain 2.0 : l’intelligence artificielle.
On connaissait déjà les outils générateurs de voix comme ElevenLabs, qui font parler les personnages de vos romans préférés avec une voix douce (ou déprimée, au choix). Désormais, le nec plus ultra signé Pocket FM, c’est « CoPilot », un assistant IA pour écrivains en herbe et auteurs confirmés, capable de souffler (souvent mieux que votre chat) des twists, des rebondissements et même des fins de chapitres à suspense. En plus, CoPilot fait du « beat analysis » pour booster le rythme des intrigues – et c’est plus énergisant qu’un café triple expresso.
Avec l’IA, écrire devient une aventure collective… même quand on est tout seul devant son écran !
Mais attendez, on ne s’arrête pas là. Pocket FM ne se contente pas de dynamiser vos histoires : grâce à l’IA, elle traduit et adapte les récits pour s’exporter. Besoin de transposer votre polar du Kerala à la Bavière ? L’IA change les noms, les expressions, et hop, le héros s’appelle désormais Franz ! Les premiers essais en Allemagne sont plus prometteurs qu’une réplique allemande dans un film de Tarantino : une hausse de revenus, 50 % de productivité en plus pour les scénaristes, et un temps d’implantation divisé par six dans chaque nouveau pays. En bonus, aux USA, les séries produites avec l’IA pèsent déjà 10 % du temps d’écoute et 7 millions de dollars de revenus sur 12 mois… de quoi rendre jaloux Hollywood (ou au moins les scénaristes).
Sous le capot, Pocket FM fait tourner de petits modèles d’IA à toute allure : ils se souviennent de qui a giflé qui, de quelle cousine a épousé quel voisin, et gardent une cohérence d’un épisode à l’autre (ce que même certaines soap-operas n’arrivent pas à faire). Ils poussent même les auteurs – hop, un peu plus de drame par ici, un peu plus de tension par là – comme un vrai showrunner, mais en version siliconée.
Dans son désir d’inonder le marché – vive l’effet spaghetti : on lance 1000 nouvelles « pilot series » par mois en espérant que quelques-unes collent à la marmite du succès – Pocket FM envisage un avenir multiprises. Demain, vos histoires audio pourraient se transformer en BD (merci Pocket Toons), puis pourquoi pas en vidéos ou… en micro-dramas. En parallèle, une future « super IA » maison pourrait bien venir coiffer au poteau tous ces mini-outils, histoire de garder la mainmise sur l’ensemble du processus créatif.
Mais ne croyez pas que l’histoire est toute rose. En coulisses, l’IA a aussi un revers de médaille nettement moins glamour : vagues de licenciements, revenus d’auteurs qui baissent, procès sur l’emploi et la rémunération, et un risque de « soupe d’IA » (comprenez du contenu plus fade qu’un bouillon sans cube) qui pourrait décevoir les amateurs de récits bien ficelés. Pocket FM assure surveiller la qualité et vérifier tous les épisodes avant publication grâce à une IA modératrice… mais rien ne dit que l’étincelle créative ne se diluera pas dans la surproduction algorithmique.
À trop cliquer sur « générer », les auteurs risquent-ils de devenir accros à leur nouvelle muse numérique, au détriment de leur plume ? L’avenir nous dira si Pocket FM saura trouver l’équilibre entre cadence industrielle et storytelling inspiré. Pour l’instant, une chose est sûre : chez Pocket FM, l’IA ne fait pas qu’écrire… Elle multiplie les podcasts plus vite que son ombre ! N’est-ce pas un peu… du contenu (sur)piloté ?
Source : Techcrunch




