« Qui veut aller loin, prépare sa voiture autonome… ou du moins, cherche des investisseurs qui ont le pied sur l’accélérateur ! » C’est manifestement la devise de Nuro, une startup californienne qui collectionne les levées de fonds plus vite qu’un robot-taxi ne récolte des kilomètres sans conducteur.
Cette semaine, la petite merveille de la Silicon Valley vient de lever la bagatelle de 203 millions de dollars (même Jeff Bezos doit s’étouffer dans son café à ce niveau), avec Nvidia parmi les nouveaux fans prêts à passer à la caisse. Fini le simple support technique : Nvidia, dont les GPUs sont le cœur qui fait battre l’IA de Nuro, déboutonne désormais son portefeuille. On dirait presque une série Netflix, mais c’est la réalité toute neuve des startups qui jouent à Fast & Furious… version PowerPoint et capital-risque.
Parmi les guest-stars, on retrouve Uber, qui s’invite pour une danse à plusieurs zéros après avoir annoncé des millions à investir dans Nuro et Lucid (constructeur de voitures électriques, partenaire dans la grande aventure du robotaxi). Icehouse Ventures, Kindred Ventures et Pledge Ventures viennent compléter le casting, comme un jury de « La France a un incroyable talent », mais pour véhicules autonomes.
Nuro n’a peut-être plus de flotte, mais son capital fait toujours le plein.
Cette pluie d’argent n’est pas venue sans nuages. Depuis son sommet en 2021, Nuro a vu sa valorisation chuter de 8,6 à 6 milliards de dollars. Effet boule de neige : de grands rêves refroidis par une tempête économique, plusieurs licenciements et un business model qui a dû s’adapter. Exit la gestion de petites voitures robotisées : Nuro mise désormais sur la recette « on vend la technologie, mais pas les roues ». Traduction : fini d’être des livreurs high-tech, bonjour licensing auprès des fabricants auto et géants du service de mobilité.
Mais le virage prend. Uber ne se contente plus de rêver à des livreurs-robots : l’entreprise s’apprête à commander au minimum 20 000 SUV électriques Lucid Gravity équipés du savoir-faire de Nuro. On imagine déjà la scène : un frigo connecté, un robot Uber, et des chips livrées avec plus d’IA que de calories.
Tout n’est pas qu’une course effrénée à la levée de fonds. Nuro doit encore franchir des jalons pour toucher tous les millions promis par Uber, mais Dave Ferguson, cofondateur et président, reste zen. Son équipe de 700 pilotes (ok, développeurs) vise l’autonomie… à échelle mondiale. À croire que chez Nuro, l’ambition n’est jamais en panne !
Finalement, si l’automobile autonome vous semble encore loin, rassurez-vous : côté finances, Nuro roule déjà à toute vitesse. Reste à espérer que leur trajectoire, elle, gardera toujours le cap — et que la prochaine panne sera simplement celle… d’une blague trop électrique !
Source : Techcrunch




