Guerre froide, soupçons bouillants : la tech rêve d’étoiles… et d’attention

Illustration originale : Evan Iragatie / Flux

Edito
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Guerre froide, soupçons bouillants : la tech rêve d’étoiles… et d’attention

Dans la grande comédie technologique et cosmique du jour, il est fascinant de constater à quel point notre soif d’hégémonie – sur Terre comme sur orbite – se manifeste dans des spasmes de jalousie, de course à l’exclusivité et de guerre de l’attention. Que ce soit OpenAI, Meta & Musk qui miment les grandes manœuvres de la guerre froide façon Zuck vs. Elon sous le prétexte du bien commun IA, ou bien les jumeaux Winklevoss qui propulsent leur crypto-boutique Gemini en Bourse à grands renforts de perroquets Nasdaq, tout le monde veut sa part du cosmos – et tant pis si, derrière les rideaux, s’empilent pertes financières ou actions judiciaires ridicules.

Le spectacle ne se limite pas aux humains. L’espace lui-même, ce théâtre d’ombres où la lumière peine à percer, vient nous rappeler notre insignifiance avec des trouvailles aussi poétiques que la main invisible du cosmos : MSH 15-52, pulsar-star et distributrice à particules énergétiques folles, reste incomprise malgré les efforts conjoints de l’astrophysique moderne, et ridiculise nos ambitions avec 30 millions de fois le magnétisme de notre Terre. Sur ce terrain-là aussi, c’est la valse des approximations et des modèles jamais vraiment satisfaisants — un peu comme les business models de la cryptosphère.

Et sur la Terre ferme ? Nos Startupers rêvent de conquérir leur place à la moindre expo : la guerre des “tables” fait rage à TechCrunch Disrupt, où il n’y a plus que dix chaises pour dix mille envieux. Le syndrome FOMO règne, la peur de louper la rampe de lancement médiatique et de finir derrière une nappe trop courte hanterait jusqu’au plus zen des CEO. Au même moment, Google se retrouve lui aussi sur la sellette, accusé à droite de spammer les e-mails politiques républicains plus que ceux des démocrates, illustrant à merveille que la technologie, loin d’être ce grand égalisateur neutre, trempe jusqu’au cou dans le grand bain du soupçon partisan et des algorithmes de discorde (Voir Gmail en campagne).

Ce que nos startups, nos politiques, nos IA et nos pulsars partagent sans le savoir, c’est ce tropisme irrépressible vers l’attention et le mystère – et l’éternelle incapacité à briller autrement qu’en rivalisant dans l’escalade de l’imprévisible.

Ce fil invisible entre le désir d’exclusivité cosmique et la peur de perdre en visibilité/contrôle unifie la Silicon Valley, la Fox News, le Nasdaq et les télescopes spatiaux. Même la découverte d’une nouvelle lune d’Uranus, invisible à l’œil nu comme à celui de Voyager 2, devient un acte politique : faut-il la baptiser sur Twitter avant même validation scientifique ? Est-elle la clef secrète d’une machinerie d’anneaux — ou juste une anecdote qui viendra grossir la pile de nos projections humaines dans le vide interstellaire ? Le ballet n’est plus réservé à la Lune gibbeuse ou aux startups disruptives, mais se joue à toutes les échelles, en quête d’un regard, d’un clic, d’un ticker ou d’un télescope braqué sur soi.

Voilà l’angoissant, mais si humain, constat de cette actualité : même l’univers, le marché des IA et notre boîte de réception numérique se révèlent n’être que d’immenses scènes de compétition fébrile où chaque acteur — qu’il rêve d’anneaux célestes, de phases lunaires (la Lune n’a pas fini de nous faire tourner en phase) ou d’avoir le dernier mot dans la chaîne de blocs — tente désespérément d’apparaître un peu plus que les autres. Ce n’est pas un hasard si notre regard fuit le sol pour viser toujours plus haut : peut-être par peur de voir que, dans la pénombre algorithmique comme dans la lueur des pulsars, tout ce qui brille n’est que le reflet fragmenté de notre besoin infini de sens et de reconnaissance. Demain, une nouvelle IA, une autre lune, ou une nappe de startup — mais le vrai show, lui, ne finit jamais.

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