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Credits image : Octavian-Dan Craciun / Unsplash

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L’IA pirate, les auteurs trinquent : la justice fait son Claude !

« Qui a dit que voler un livre, c’était du vol d’idées ? Apparemment, pour Anthropic, c’est juste business as usual. »

En voilà une histoire à écrire avec une plume trempée dans l’ironie : grâce à un règlement historique de 1,5 milliard de dollars, environ un demi-million d’auteurs américains s’apprêtent à toucher au moins 3 000 dollars chacun. Tout ça, suite à une « piraterie » d’un genre nouveau commise par la société Anthropic, experte du chatbot Claude ; ni sabres, ni perroquets, mais des millions de bouquins téléchargés à la sauvette pour gav… pardon, nourrir leur intelligence artificielle.

On pourrait croire que la victoire revient enfin aux artistes, que la horde de robots écrivaillons est enfin priée de payer la note. Eh bien… pas vraiment. Au grand bal des géants de la tech qui s’arrachent la moelle des mots pour alimenter leurs IA, c’est encore Silicon Valley qui danse la valse du jackpot. Le plus grand dédommagement pour violation du droit d’auteur ? Plutôt un ticket de stationnement cher sur une Lamborghini flambant neuve pour Anthropic, qui vient de lever 13 milliards de dollars… Pas sûr qu’ils s’en remettent.

En matière de droit d’auteur, ce n’est pas toujours l’auteur qui décroche la (plus) belle plume.

Mais pourquoi tant de romans, de poèmes et de manuels piratés ? Mystère et boules de gomme : les IA, aussi créatives qu’un stagiaire fatigué lors d’un atelier d’écriture, manquent cruellement de données fraîches à se mettre sous les circuits. Après avoir raclé tout l’internet, les voilà prêtes à grignoter des bibliothèques entières (même les plus ombragées, celles des « shadow libraries »). Mais c’est bien le téléchargement illégal de bouquins, pas la boulimie de training, qui a mené Anthropic devant le juge…

Tiens, justement, le juge William Alsup a tranché : entraîner une IA sur des livres protégés par le droit d’auteur, c’est tout à fait légal, car cela relève de l’« usage transformatif » protégé par la sacrosainte exception du « fair use » américain. En résumé, tant qu’on ne ressuscite pas Victor Hugo pour lui faire écrire du Claude, tout va bien. Mais c’est bien l’opération commando sur les shadow libraries qui fait tiquer la justice – pas la création d’un robot proustien.

Pas de procès donc, Anthropic règle l’ardoise avant que les débats ne s’éternisent. « On veut développer une IA safe, utile et respectueuse, » dit la boîte, tout sourire – on n’a quand même rien contre débloquer des centaines de millions, c’est le prix d’une bonne réputation chez les bots. Les auteurs, eux, empocheront chacun un chèque, mais la question de l’IA qui jongle avec leurs textes reste, pour l’instant, en suspens.

Signer ce règlement ne signifie pas « fin de partie » : le dossier Bartz v. Anthropic servira de référence à tous les prochains procès autour des données d’entraînement. Mais entre le « fair use » vieux comme le Minitel et des IA de plus en plus gourmandes, la conclusion n’est pas écrite d’avance… Et, qui sait, un juge un peu plus littéraire pourrait bien tourner la page dans l’autre sens.

Alors, si vous recevez bientôt un chèque pour votre roman resté inédit, remerciez les bots et la justice américaine. L’IA a beau vouloir tout lire, on attend encore qu’elle sache écrire entre les lignes… surtout les notes de bas de page.

Source : Techcrunch

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