TikTok, Cloud, Télécommandes et autres Contes de l’Ogre Numérique

Illustration originale : Evan Iragatie / Flux

Edito
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TikTok, Cloud, Télécommandes et autres Contes de l’Ogre Numérique

Dans le grand cirque du numérique, chaque géant de la tech rêve de tenir la baguette, quitte à transformer un réseau social en jouet politique ou une télécommande en oracle familial. Voilà TikTok morcelé comme un gâteau d’anniversaire, sur lequel mordent tour à tour les Murdoch, Oracle, Dell & Co, tandis que l’Oncle Sam supervise la recette. Mais la saveur du jour est clairement à l’américaine : même l’ombre de Xi Jinping n’empêche pas l’odeur du capitalisme bien beurré de flotter. En coulisses, ce n’est pas qu’un jeu de société géopolitique : c’est aussi la preuve qu’aucune parcelle de notre vie — ni nos danses lascives, ni nos playlists — n’échappe à la marchandisation algorithmique.

À ce festin d’ogres digitaux s’invitent aussi les rois du cloud et les sultans de la data. L’intelligence artificielle, jadis promesse poétique pour étudiants en mal de copie, devient une ruée vers l’or où ce ne sont plus les chevaux qui crèvent, mais les centrales électriques. Entre le cloud au carré et la guerre des GPU, les fortunes changent de main à coups de milliards investis dans des serveurs géants qui chauffent plus que les débats sur le copyright. Les deals “oracliens” et les alliances baroques démontrent une chose : là où la lumière bleuâtre d’un data center brille, l’avidité entrepreneuriale danse—souvent bien plus qu’un influenceur TikTok dopé au filtre beauté.

Et comme si la conquête attentionnelle des réels et des serveurs ne suffisait pas, voilà que Google décide que votre télé a, elle aussi, le droit à son cerveau artificiel, sa petite part de “Gemini” dans le salon. La parole est d’argent, paraît-il — et la vôtre ne vaudra bientôt plus grand-chose, tant la box connectée saura répondre avant même que vous ne posiez la question. Les séries, les films… ou même la gestion de votre crise de couple devant la télé : tout est bon pour s’entraîner à converser. Dans cette orgie de bavardages scriptés, même le spectateur anonyme devient le produit, entre son pop-corn et son prompt à la sauce IA.

Trois univers, une obsession : qui possèdera la prochaine parcelle de notre quotidien (et de notre attention) ?

Entre Murdoch qui rêve d’ériger TikTok en forteresse médiatique “propre sur elle”, Oracle prêt à devenir le Bison Futé du cloud, et Google qui s’invite dans notre salon sous prétexte de nous “aider à choisir un film”, la tech américaine ne s’offre même plus le luxe d’un vernis d’altruisme. Tout devient une course contre la montre : pour qui sera l’algorithme maître, pour qui le data center-totem, pour qui le “Gemini” domestique ? Derrière l’ambition affichée de nous divertir, nous protéger ou nous simplifier la vie, c’est toujours le même vœu pieux : dominer les flux, les écrans, les esprits… et si possible, nous vendre deux abonnements au prix d’un.

L’univers numérique ressemble chaque jour un peu plus à un mix improbable entre le Monopoly et Black Mirror, nourri à la fois par des mégawatts affamés, des actionnaires joueurs et des assistants trop bavards pour être honnêtes. Si l’or noir du XXIe siècle se cache dans nos profils, nos scrolls et nos soirées canapé, alors il ne nous reste qu’à choisir : laisserons-nous la danse algorithmique orchestrer notre quotidien ou aurons-nous, un jour peut-être, le mauvais goût de zapper avant la prochaine pub IA ?

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