Face à la multiplication des escroqueries en ligne, une question s’impose : qui protège réellement les personnes âgées à l’ère numérique, alors que la cybersécurité reste largement dominée par le marché professionnel et que le grand public, en particulier les seniors, paraît souvent laissé en marge ?
Pourquoi les solutions grand public semblent-elles si limitées au regard de la sophistication croissante des escroqueries ? ZoraSafe, une start-up fondée par deux sœurs, Catherine Karow et Ellie Karow King, revendique une approche centrée sur l’utilisateur novice. Leur idée : une application mobile alliant protection contre les menaces et pédagogie via le micro-apprentissage ludique. Est-ce le chaînon manquant pour des générations parfois peu à l’aise avec le numérique ?
Le lancement de ZoraSafe est imminent : l’app vise à proposer, pour 12,99 dollars par mois, des fonctionnalités comme le scan de QR codes suspects, l’analyse de SMS douteux, et surtout la possibilité pour l’ensemble des utilisateurs de mutualiser les alertes à propos de nouvelles fraudes. Les créatrices parient sur l’intelligence collective : si un membre identifie une arnaque, toute la communauté ZoraSafe en est avertie en temps réel. Mais cette démocratie participative de la cybersécurité sera-t-elle suffisamment réactive face à la créativité des cybercriminels ?
ZoraSafe veut révolutionner la sécurité numérique des seniors en misant sur l’entraide et la sensibilisation intelligente.
Dans sa première version, l’application promet aussi d’innover face aux menaces émergentes : en cas d’appel suspect, l’IA de ZoraSafe pourra rejoindre la conversation et détecter frauduleusement les deepfakes. Pourtant, selon les fondatrices, aucune écoute ou enregistrement n’aura lieu sans consentement, une garantie de respect de la vie privée. Peut-on conjuguer efficacité de l’expertise algorithmique et respect absolu de la confidentialité ?
Autre originalité, le traitement des données : 85% du travail se fait directement sur l’appareil de l’utilisateur, ce qui limite ainsi la circulation des informations personnelles vers les serveurs distants. Un sticker NFC, à coller sur la coque du téléphone, facilitera l’accès d’urgence à ZoraSafe, qu’il s’agisse d’une menace numérique ou d’une chute physique. Faut-il y voir une parade astucieuse aux limitations techniques d’iOS ou l’amorce d’une nouvelle ergonomie pour les publics les moins aguerris ?
ZoraSafe n’entend pas se limiter à la population senior : les projets d’avenir incluent le déploiement dans les écoles, l’adaptation multilingue (l’espagnol en première ligne) et des partenariats internationaux. La cybersécurité pourrait-elle ainsi devenir un bien partagé et accessible à toutes les générations ?
Alors que la menace cybernétique ne cesse de gagner en complexité, faudra-t-il bientôt un “coach numérique” dans chaque poche, capable d’alerter, de former et de rassurer, pour sécuriser notre quotidien connecté ?
Source : Techcrunch
