“Privés d’intimité, rémunérés d’illusions : la technologie vous remercie de votre participation !”

Illustration originale : Evan Iragatie / Flux

Edito
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“Privés d’intimité, rémunérés d’illusions : la technologie vous remercie de votre participation !”

La semaine technologique a un parfum de paradoxe : surveillance et sécurité sont les nouveaux slogans, mais à quel prix, et surtout, pour qui ? On fait mine de protéger nos aînés avec ZoraSafe, un “coach numérique” à mi-chemin entre la nounou connectée et la vigie algorithmique. Pendant ce temps, la jeunesse s’amuse à disrupter l’IA façon pizza-party à San Francisco chez TechCrunch Disrupt. Deux univers, mais une même obsession : organiser la vie privée, la rentabiliser ou la disséquer sous prétexte de progrès collectif et d’organisation.

Car l’économie de la donnée poursuit tranquillement sa mutation. Aujourd’hui, la vie privée ne se vole plus, elle se négocie : de Neon Mobile, qui rémunère vos conversations téléphoniques à la minute, à l’IA qui transforme monsieur Tout-le-Monde en réalisateur de scènes de crimes, la monétisation s’invite dans toutes les poches. Plus besoin d’espionner : l’utilisateur se filme, s’enregistre, fait les mises en scène… et encaisse la prime, persuadé de dompter le système alors qu’il enrichit, bien souvent à son insu, l’appétit insatiable d’algorithmes étrangers.

Mais la promesse d’organisation n’est jamais loin : Gmail organise vos achats, créant le tableau de bord ultime pour le consommateur-fournisseur de données, tandis que Uber rêve de transformer Munich en hub automobile sans conducteur. Là aussi, on vend du “confort”, mais qui gagne au final ? Les plateformes, qui centralisent encore et encore notre vie sous couvert de praticité, d’assistance et de fun — et tant pis si tout cela déroule le tapis rouge à plus de contrôle, plus de dépendance, et (soyons honnêtes) plus d’incertitude sur la destination finale de nos données.

Au royaume des algorithmes, la promesse de « protéger » et d' »organiser » se conjugue souvent à l’impératif de tout capter et tout revendre.

Dans cette grande fête du progrès, même les “flops” nous parlent : la disparition de Clips chez Apple n’est pas qu’un simple caprice stratégique, mais le miroir d’un secteur qui sacrifie la créativité simple sur l’autel de l’IA dopée aux pétaoctets. Les acteurs historiques lâchent l’affaire ? Place à la génération Tiktok, à l’UX tout public, au code généré plus vite que vous ne pouvez dire “télécharger”. Mais l’intelligence (vraiment) humaine, dans tout ça ? Elle disparaît derrière la promesse d’automatiser nos regards, nos clics, nos émotions. Caméra dans l’allée, capteur dans la poche, votre consentement, lui, n’est plus qu’une clause au bas d’une page CGU de 80 paragraphes.

Quant à savoir si la technologie libère ou enferme, s’il est encore possible d’inventer un avenir numérique qui ne commence pas par “vous êtes d’accord pour céder vos données…”, la réponse semble aussi floue que la frontière entre fake et réel dans nos deepfakes quotidiens. L’heure n’est plus vraiment à s’étonner, mais à choisir : veut-on être acteur, figurant, ou, ultimement, la marchandise d’un spectacle où le moindre geste est déjà monétisé ? La prochaine disruption ne viendra peut-être pas d’un algorithme plus malin, mais d’une soudaine envie de décrocher — ne serait-ce que pour voir si nous sommes encore capables d’exister hors du champ de la caméra connectée.

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