« À quoi ressemble une étoile quand elle n’est pas encore née ? Probablement à beaucoup de gaz… et à une chambre d’enfant (cosmique) en désordre ! »
À quelques centaines d’années-lumière de notre cher trou noir central de la Voie lactée, une étrange nurserie céleste attire l’attention de tous les astronomes. Cette pouponnière, Sagittarius B2 pour les intimes, n’a l’air de rien, mais fait preuve d’une vitalité étoilée nettement supérieure à la moyenne locale. Pourtant, ce nuage géant ne détient que 10% des ressources en gaz pour former des astres… et pourtant, il accapare la moitié de toutes les naissances stellaires du quartier ! Un mystère qui laisse les scientifiques dans le brouillard stellaire…
Cherchant à lever le voile sur ce secret de fabrication cosmique, la crème des scientifiques a pointé le télescope spatial James Webb vers ce « baby boom » du centre galactique. Grâce à ses yeux infrarouges dernier cri, ils ont capturé des clichés à couper le souffle du nuage le plus massif de la Voie lactée. Au menu : pouponnières en pleine effervescence, poussières incandescentes et bébés étoiles à la chaîne, tout ça supervisé par le supermassif Sagittarius A* tout proche, alias la star sombre (et gloutonne) du coin.
Parfois, ce que l’on ne voit pas en dit bien plus long sur l’Univers que ce que l’on observe — surtout quand c’est un télescope géant qui scrute la pouponnière !
Mais continuons la visite guidée : Plusieurs équipes se sont aussi penchées sur d’autres voisins galactiques. À titre d’exemple, Sagittarius C, qui, lui, fait pâle figure niveau production de bébés étoiles, intrigue également les chercheurs. Malgré son stock de gaz, il en reste boudeur – la faute aux champs magnétiques qui pourraient jouer la vigie et freiner l’élan créatif. Les scientifiques planchent donc pour déterminer pourquoi certaines poches du cosmos boudent le baby boom stellaire, malgré une réserve de “lait en poudre” (comprendre gaz interstellaire) bien remplie.
C’est là que James Webb sort le grand jeu : l’infrarouge. Ce spectre de lumière arrache littéralement le rideau de poussière pour révéler ce qui se trame dans les coulisses des nuages opaques. Sauf que – plot twist – même la vision bionique du télescope n’a pas réussi à percer partout ! Certaines zones semblent désespérément sombres sur les images… et on pourrait croire à tort qu’elles sont vides. Spoiler alert : c’est tout l’inverse. Selon la NASA, ces « trous noirs » ne sont que des points où la soupe de gaz et poussière est si épaisse que rien ne sort, pas même la lumière infrarouge. Le genre d’endroit où une étoile en gestation peut se prélasser sous la couette plusieurs millions d’années !
La chasse aux étoiles en devenir ne fait que commencer. Les prochaines étapes ? Décrypter le poids, l’âge et le CV complet des petites nouvelles de Sagittarius B2. Est-ce une maternité hyperactive qui tourne depuis des millions d’années ou un éphémère feu de paille galactique ? Personne ne le sait encore… Mais à chaque nouveau pixel livré par James Webb, l’Univers gagne un peu en profondeur, et les questions ne cessent de se multiplier (oui, l’astrophysique, c’est aussi beaucoup de « pourquoi ? » et de nuits blanches).
Et souvenez-vous : « Les étoiles, c’est comme les enfants, ça naît dans le désordre… mais c’est ce qui fait toute leur lumière ! » Conclusion cosmique ? Il fallait bien que quelqu’un le dise : dans la Voie lactée, la maternité ne manque jamais… de gaz !
Source : Mashable




