« Un super PAC pour dompter l’IA, c’est comme offrir une sucette à une pieuvre : c’est rigolo, mais qui tient vraiment la sucette ?»
À Menlo Park, Meta vient de sortir son plus beau portefeuille pour défendre… eh bien, Meta. La maison-mère de Facebook, qui ne rate jamais une occasion de se faire (un peu trop) aimer, investit cette fois-ci des dizaines de millions de dollars dans un tout nouveau super PAC, l’American Technology Excellence Project. L’objectif ? Décourager, voire faire sourire jaune, tous les élus américains qui prendraient l’envie de réguler un peu trop sévèrement l’intelligence artificielle.
Après avoir visé la Californie avec un PAC taillé sur-mesure pour les élections locales, Mark Zuckerberg et ses alliés voient encore plus grand : cette fois, c’est l’Amérique entière qui est la cible. Leur mission, s’ils l’acceptent (et avec tout cet argent, ils acceptent !) : soutenir des candidats pro-technologie et fans d’IA, qu’ils soient républicains ou démocrates. Oui, Meta joue la carte du bon samaritain bipartite : des experts du lobbying républicain ET démocrate sont aux commandes. Un vrai mariage de raison numérique.
Meta dit défendre la tech américaine, mais dans la bataille des lois, chacun programme son propre futur.
Mais ne vous y trompez pas : derrière les slogans engageants, il y a aussi pas mal de turbulence. Meta se présente volontiers comme le héros qui responsabilise les parents et protège les enfants face aux dangers d’Internet, surtout après quelques fuites embarrassantes sur des chatbots qui draguaient un peu trop les ados. Sauf que, dans les faits, beaucoup se demandent si la firme ne cherche pas surtout à préserver son terrain de jeu… et ses milliards.
Ce super PAC nouveau-né débarque alors que plus de 1 000 projets de lois sur l’IA sont sortis du four des 50 États américains, avec des textes parfois très costauds. En Californie, on attend que le gouverneur se décide sur deux textes : l’un pour réguler les chatbots « compagnons », l’autre pour imposer plus de transparence à ces géants de l’IA. Bref, la fête des lois bat son plein, et Meta n’a pas trop envie de perdre les clés du dancefloor.
Chez Meta, on met en avant la noble cause : privilégier le leadership technologique des États-Unis face à l’ombre du dragon chinois. Silicon Valley ne veut pas d’un patchwork législatif qui, selon elle, mettrait la créativité en PLS – et surtout, compliquerait pas mal la vie (et les profits) des GAFAM. D’autres géants de la tech, comme Andreessen Horowitz ou OpenAI, investissent eux aussi des sommes folles dans des PAC anti-régulation. L’union fait la force… et les économies d’échelle.
En résumé : Meta lève la voix, les États déposent les lois, et nous, pauvres bipèdes non-câblés, on regarde ce bal électoral où chacun veut rester maître de l’IA à sa sauce. L’affaire promet des règlements de comptes d’anthologie… et peut-être un chatbot pour les raconter.
En tout cas, une chose est sûre : Meta est prêt à PACser son avenir à l’intelligence artificielle… quitte à faire PAC-to-Black sur les législateurs trop curieux.
Source : Techcrunch




