« Ce n’est pas parce qu’on a un cerveau connecté au WiFi qu’on ne craint rien ! » Eh oui, chers lecteurs, on file aujourd’hui dans les méandres numériques de « Ghost in the Shell », l’anime visionnaire qui soufflait ses trentes bougies cette semaine — et prouvait que deviner le futur, c’est parfois un simple trip de science-fiction délirante… ou un coup de génie pur et dur.
Imaginez : en 2030, un hacker mythique, le Puppet Master (rien à voir avec les marionnettes de Polichinelle), infiltre les cerveaux augmentés des citoyens et chaque ordinateur du réseau. Surprise ! Ce mystérieux manipulateur de cerveaux version digitale sort tout droit de l’imagination d’un ministère japonais ; autrement dit, c’est un APT avant l’heure — un espion gouvernemental expert en magouilles numériques, capable de retourner sa veste… et la grille Wi-Fi de tout Tokyo en même temps.
Entre manipulations boursières, espionnage, terrorisme et hackings dignes de feuilletons cyberpunk, le scénario de « Ghost in the Shell » n’a rien à envier aux chroniques modernes de la cybersécurité. Et dire que tout ça est né en 1989, l’année même où le World Wide Web débarquait timidement dans nos vies. À l’époque où nos parents découvraient la souris d’ordinateur, Masamune Shirow, l’auteur, anticipait déjà les cyberattaques d’États-nations. Respect éternel.
Quelque part entre science-fiction déjantée et futur (presque) prédit, « Ghost in the Shell » a branché le monde sur la paranoïa connectée bien avant tout le monde.
Si la Section 6 de la Sécurité Publique finit par capturer le Puppet Master, c’est parce qu’ils avaient mis au point une barrière anti-marionnettiste basée sur l’analyse comportementale et la signature du hacker — autrement dit, notre bon vieux antivirus à papa, sauce heuristique ! Décidément, les auteurs avaient tout prévu… sauf peut-être le nombre de virus qu’on aurait à gérer en 2024 (et pas un seul qui propose de fusionner son « ghost » avec le vôtre, dommage pour les célibataires solitaires !).
L’histoire va loin dans la métaphore. Kusanagi, la badass cyber-flic, pirate un service municipal pour localiser un camion-poubelle. Le conducteur ? Persuadé de la trahison de sa femme, il infiltre son « cyber-cerveau » grâce à un malware filé par un obscur programmeur. Problème : tout est faux, ses souvenirs sont un montage. Derrière, on découvre la main du Puppet Master qui, comme un vrai hacker APT, manipule des pions humains pour masquer son passage et viser des cibles de choix… À Hollywood, on appellerait ça « Inception », mais en plus branché !
Au fil des années, cette intrigue n’a cessé de résonner avec la réalité des failles numériques, du stalkerware à l’espionnage étatique. Même Cliff Stoll, astrophysicien pionnier du hunt de hackers au siècle dernier, verrait rouge : lui qui a démasqué des espions de la KGB grâce à une erreur de 75 centimes. (On parie que personne ne pirate le frigo connecté de nos jours pour si peu… Quoique, qui n’a jamais eu faim après une attaque ?)
Chez Shirow, l’anticipation n’est jamais simple anecdote : l’intelligence artificielle, déjà évoquée comme source de chaos éthique et sociétal, fusionne carrément ses « esprits » avec l’héroïne, posant les bases des débats sur IA, libre arbitre – et peut-être aussi sur les mariages virtuels du futur (savez-vous où poser le plateau de toasts lors d’une noce entre deux ghost ?).
En 1989, la cybersécurité n’était pas près de devenir un mot à la mode. Pourtant, en fouillant le manga, on réalise combien les auteurs voyaient plus loin que le design de leur modem 56K. Mais alors, était-ce vraiment de la science-fiction, ou juste la meilleure fuite d’informations de l’Histoire ? Une seule certitude : aujourd’hui, ce sont nos cerveaux qui risquent de ramer… surtout si on oublie son mot de passe !
Source : Techcrunch



