« Dans le cosmos, même les étoiles doivent faire face à leur grand final. » Imaginez les IA du futur jouant les détectives cosmiques à la Sherlock Holmes, lunette à la main, sondant les millions de kilomètres de l’espace à la recherche d’indices stellaires. C’est un peu ce que font actuellement nos astronomes avec le plus jeune vestige de supernova connu de la galaxie – la scène de crime : Cassiopée A, ou plus intimement « Cas A ».
Grâce au Télescope Spatial James Webb, ce véritable Sherloc… euh, télescope infrarouge en orbite, dirigé par NASA avec ses comparses européens et canadiens, une nouvelle image à couper le souffle nous est parvenue. Située à seulement 11 000 années-lumière dans la constellation de Cassiopée et née d’une explosion il y a environ 340 ans, la supernova nous laisse entrevoir ses secrets d’outre-tombe.
La découverte a été explosive, révélant les entrailles de l’étoile défunte, comme une vitre brisée en milliards de fragments – ou plutôt en filaments, pour rester dans le thème spatial.
« Les supernovas, ces usines à éléments, sèment les graines de futures étoiles et planètes. »
Parlant de supernovas, ces brillantes célébrités cosmiques ne sont pas juste là pour le spectacle. Ils sont l’usine d’éléments comme le carbone et répandent dans l’espace des métaux tels que le calcium et le fer. Un tel scénario stellaire donne une toute nouvelle perspective à l’expression « Nous sommes faits de poussières d’étoiles ».
Les équipes de Danny Milisavljevic de l’Université Purdue nous ont livré en avril une image cosmique, montrant notre Cas A sous un jour nouveau, comme un globe enflammé de rouge et d’orange, brodé de fils et de nœuds fuchsia étincelants. Mais attention, jouer avec les nuances infrarouges, ça change la donne et certaines caractéristiques disparaissent mystérieusement.
Car c’est bien beau de capter des images infrarouges, mais nos yeux terriens ne peuvent les apprécier. Alors les chercheurs ont traduit les données pour nous offrir une symphonie visuelle. Chaque couleur traite une information, révélant ce qui se trame au cœur des débris. Par exemple, le bord externe de la coquille interne, en rouge et orange sur l’image d’avril, prend des airs de fumée éthérée dans le nouvel aperçu.
Des particules chargées, tels des projectiles à des vitesses inouïes, émettent une lumière blanche lors de leur course folle – c’est la « radiation synchrotron ». Et le « Monstre Vert », une anse émeraude qui faisait tant jaser, se fait tout petit dans cette version infrarouge récente.
Et qui voilà, un blob zébré ! Surnommé « Baby Cas A », il a des airs de mini-moi accroché à sa mère la supernova. Mais ne vous fiez pas aux apparences, ce n’est qu’un écho lumineux, de la lumière de l’explosion chauffant de la poussière à des années-lumière de là.
En bref, l’observation de Cas A c’est comme comparer des photos de famille prises à différentes époques : on découvre des détails surprenants… et parfois des petits nouveaux inattendus. Voilà pourquoi même avec les étoiles, il ne faut jamais se fier à la première lumière ! Encore moins quand elles sont tirées… par les cheveux d’une supernova.
Source : Mashable




