« Il paraît que les meilleures affaires viennent de loin… mais parfois, un peu trop loin pour le goût de l’Oncle Sam ! »
Si vous pensiez pouvoir dénicher des chaussons panda à 88 centimes sur Temu livrés direct de Shanghai, il va falloir changer votre fusil d’épaule — ou plutôt votre panier d’achat. La plateforme chinoise, reine des trouvailles à mini-prix, se prend aujourd’hui une grosse gifle douanière sur le marché américain. Depuis qu’un vent de protectionnisme souffle fort à Washington, la fameuse “de minimis rule” qui permettait d’échapper aux taxes pour tout colis de moins de 800 dollars, c’est terminé. Et attention, les tarifs douaniers ne se réchauffent pas à la sauce piquante : ils explosent façon baril de poudre, grimpant parfois au-delà des 100%. Ça pique, même pour les mastodontes comme Shein… et Amazon, qui n’en ressortent pas indemnes non plus.
Face à ce retour de bâton (ou de taxe), Temu n’a pas perdu de temps pour réinventer sa stratégie. Fini le flot de petits paquets venant directement de Chine : les internautes américains ont vu débarquer sur leurs factures des “frais d’importation” surréalistes, dépassant parfois la moitié du prix de leur commande. Résultat ? Temu fait désormais profil bas niveau expéditions : seuls les produits stockés dans les entrepôts US sont proposés. Les autres ? “Out of stock”, avec un soupçon de tristesse (et de machine à cash grippée).
C’est fou comme une petite signature présidentielle peut changer la carte du monde… et celle du shopping en ligne !
Histoire de ne pas tirer un trait sur le rêve américain, Temu a décidé d’enfiler son plus beau chapeau d’oncle Sam. Place, donc, à la « Téméricanisation » : la marketplace drague désormais sans modération les vendeurs américains pour remplir ses rayons. « Temu a activement recruté des vendeurs US », affirme fièrement la plateforme. Objectif ? Faire briller les yeux de l’acheteur tout en aidant les petits marchands à booster leur business. Plusieurs gagnants — sauf l’importation directe, qu’on enterre avec dignité (et sans frais, pour une fois).
Le résultat, c’est une expérience de shopping qui sent moins le container, davantage la logistique locale. Les consommateurs américains n’ont certes plus accès à la myriade de gadgets venus d’ailleurs, mais gagnent – sur le papier – en rapidité de livraison et sécurité tarifaire. Moins de choix, certes, mais plus de prévisibilité : l’occasion de recentrer la marketplace dans le bon vieux Far West du e-commerce.
Évidemment, rien n’est jamais aussi simple dans le temple du commerce en ligne. Amazon, Shein & Co planchent aussi sur leurs plans d’attaque, jonglant entre production locale, entrepôts transatlantiques et——, soyons honnêtes, une bonne dose de lobbying. Car cette nouvelle donne dessine un jeu économique où chaque acteur s’adapte ou plie bagage, parfois dans la douleur… et toujours au rythme effréné des nouvelles règles commerciales.
Alors, prochaine étape ? Un Temu qui parle anglais avec l’accent texan, une livraison plus express qu’un cowboy au galop, et des paniers (presque) immunisés contre le choc tarifaire. Comme quoi, même les géants du e-commerce peuvent avoir besoin d’un plan B quand la douane sort son lasso.
En tout cas, pour Temu, l’Amérique n’est plus si “terre promise”, mais au moins ils n’ont pas encore perdu l’Ouest… ni le sens de l’humour. Parce qu’au final : « Quand les taxes montent, il faut savoir descendre… les options de livraison ! »
Source : Techcrunch




