white and gray concrete building near body of water

Credits image : Adrien Brun / Unsplash

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L’avenir du lancement spatial passera-t-il par des pistes électromagnétiques ?

Comment réduire le coût astronomique de chaque lancement spatial, alors que la course à l’orbite s’intensifie partout dans le monde ? Cette question hante ingénieurs et entrepreneurs du spatial, alors que le modèle du lanceur classique, gourmand en carburant, atteint ses limites. Que cache la nouvelle promesse d’Auriga Space, une start-up californienne, qui jure vouloir révolutionner ce secteur enlisé ?

Pourquoi la quasi-totalité du poids d’une fusée traditionnelle n’est-elle dédiée qu’au carburant, obligeant à brûler des quantités faramineuses pour simplement échapper à la gravité terrestre ? Et si le véritable frein à la démocratisation de l’accès à l’espace n’était pas la technologie des fusées en soi, mais le modèle même du lancement ? Auriga Space parie sur un changement de paradigme : remplacer le premier étage du lanceur par une piste magnétique, s’inspirant du maglev et du railgun pour catapulter les fusées à plus de six fois la vitesse du son avant même l’allumage du moteur.

Cette solution spectaculaire suscite scepticisme et fascination. Pourquoi miser aujourd’hui sur une technologie qui, jusqu’ici, relevait plus de la science-fiction que de la pratique industrielle ? Winnie Lai, la fondatrice d’Auriga Space, évoque des progrès récents dans l’électronique de puissance et la gestion de hautes tensions, qui ouvriraient enfin la voie à des accélérateurs viables, réutilisables, et réellement économiques. Est-ce suffisant pour convaincre les investisseurs ? Apparemment oui : la start-up aligne déjà 12,2 millions de dollars de financements privés et militaires, avec un nouveau tour de table de 4,6 millions de dollars.

Le rêve d’un lancement spatial à la demande passe-t-il par la maîtrise de la vitesse et la minimisation du carburant ?

Mais au-delà des promesses marketing, quels sont les défis techniques en suspens ? Les charges utiles peuvent-elles survivre aux accélérations extrêmes imposées par une telle piste de lancement ? Auriga affirme que certains composants satellites résistent à des forces plus élevées qu’on ne le pensait, tout en envisageant de renforcer sur-mesure les structures selon les besoins des clients. Mais la longueur de la piste reste à définir, rendant le pari risqué.

Le premier marché visé n’est d’ailleurs pas le lancement en orbite, mais le test de matériaux et de prototypes à haute vitesse pour l’industrie hypersonique. Les infrastructures actuelles sont rares et coûteuses : Auriga, avec ses plateformes Prometheus (en laboratoire) et Thor (en extérieur), espère pallier ce manque, permettant aux clients de multiplier les essais à moindre coût. Faut-il y voir un pivot réfléchi, ou un manque de maturité de leur solution principale ?

En réalité, la vraie demande pourrait venir du secteur militaire, qui rêve d’une capacité de lancement « responsive », presque instantanée : expédier une charge utile en orbite en quelques minutes après un simple clic, à la manière de commander un Uber. Mais est-ce là de la prospective un peu naïve, ou l’avant-garde d’un futur marché croissant, dans un contexte géopolitique toujours plus tendu ?

Si Auriga parvient à dépasser les contraintes physiques et réglementaires, son approche pourrait rebattre les cartes dans la compétition du « new space ». Cependant, la question demeure : une industrie bien établie acceptera-t-elle de bousculer ses certitudes pour adopter un mode de lancement aussi radicalement différent ?

Source : Techcrunch

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