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Credits image : Brett Jordan / Unsplash

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Jeux Interdits : Quand la partie adulte passe en mode furtif

« La liberté d’expression, c’est comme un jeu vidéo : il y a toujours un boss à combattre à la fin du niveau. » Et justement, cette semaine, le marketplace de jeux indépendants Itch.io s’est retrouvé devant un boss coriace : la question épineuse du contenu adulte et NSFW (Not Safe For Work) sur sa plateforme. Finis les scrolls fiévreux et les recherches hasardeuses : Itch.io vient de « déindexer » tous ses jeux pour adultes de ses pages de recherche et de navigation.

Qu’est-ce qui a bien pu pousser l’équipe d’Itch.io à tendre la manette du game over à ses développeurs de jeux olé-olé ? Tout a démarré par une croisade menée par l’organisation australienne Collective Shout, qui n’en est pas à sa première bataille contre des jeux vidéo jugés toxiques, la musique rap ou encore… les publicités de lingerie. Leur cible du moment : le jeu « No Mercy », épinglé pour ses contenus sur le viol et l’inceste, et vendu sur Itch.io et Steam. Pour eux, permettre la vente de jeux sur « la torture sexualisée de femmes et de filles », c’est la garantie d’un écran bleu dans la lutte contre les violences faites aux femmes.

Et Collective Shout n’a pas fait les choses à moitié : lettre ouverte à PayPal, Mastercard, Visa… L’organisation appelle les géants du paiement à se demander s’ils gagnent vraiment des cœurs (et des points de karma) en tirant profit de contenus jugés violents ou immoraux. Il faut croire que le combo « lettre ouverte + réseaux sociaux » fonctionne, puisque Steam, la grande sœur d’Itch.io, vient justement d’annoncer qu’elle bannirait aussi tout jeu qui irait à l’encontre des règles de ses partenaires bancaires et processeurs de paiement.

Chercher toujours une manette pour sauver sa plateforme, c’est parfois accepter de perdre quelques vies (de jeux) pour continuer la partie.

Face à la menace d’un « game over » financier, Itch.io joue la sécurité : « Pour continuer d’exister et offrir une place de marché aux développeurs, on doit protéger notre alliance avec les partenaires de paiement », explique la plateforme, qui précise que « No Mercy » a déjà été banni depuis avril. Mais tout cela s’est fait si vite—et sans prévenir—que la grogne monte chez les créateurs. Itch.io explique réaliser maintenant un audit XXL de ses jeux pour s’assurer qu’ils respectent bien les exigences de ses partenaires financiers. Autant dire que les jeux NSFW vont rester invisibles dans la console bien longtemps.

Le souci ? Les nouvelles règles d’Itch.io stipulent que toute violation liée au contenu adulte est « permanente, sans possibilité d’appel » et que les fonds du compte sont purement et simplement confisqués. De quoi refroidir plus d’un développeur ! Sur les réseaux sociaux, un créateur résume avec humour (amer) : « Si tu enfreins les règles, on prend tout ton argent. Pas juste celui de ton jeu coquin, mais TOUT ton argent, de TOUS tes jeux. » Avouez, c’est déjà plus trash qu’un Game Over dans Dark Souls.

Mais cette partie de Tetris réglementaire ne date pas d’hier. Gumroad, plateforme de vente pour créatifs, a déjà serré la vis à ses propres créateurs l’an dernier, invoquant eux aussi la pression des banques. Idem chez OnlyFans qui, pendant 24 heures de panique générale, avait banni les contenus explicites avant de faire machine arrière. Quand l’argent mène la danse, même les entreprises les plus « ouvertes » sont vite prêtes à fermer quelques portes… virtuelles !

En guise de révolte, plus de 137 000 signatures sur Change.org demandent à Mastercard et Visa de poser la manette sur la table et de cesser de censurer des contenus fictionnels respectant la loi. Car au fond, la vraie question reste : qui décide du game over, les créateurs, les plateformes, ou l’argent ? Seule certitude : sur Internet, le bouton « Reset » n’est jamais bien loin… Même pour un jeu d’adultes.

Source : Techcrunch

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