a close up of a board game on the ground

Credits image : VD Photography / Unsplash

Jeux vidéosSociétéTechnologie
0

Google va-t-il vraiment ouvrir le marché indien des jeux d’argent réel ou protéger ses propres intérêts ?

Depuis quand Google fait-il la pluie et le beau temps sur le marché indien du jeu en ligne ? Le géant californien a récemment proposé de grands changements dans sa politique de Play Store et de publicité en Inde. S’agit-il d’une simple ouverture vers plus de jeux impliquant de l’argent réel, ou bien d’une tentative stratégique pour clore une affaire antitrust qui menace son monopole sur le secteur ?

Il est rare qu’une affaire dérange autant la tranquillité des GAFAM en Inde. Pourtant, sous la pression de la Competition Commission of India (CCI) et d’un acteur local comme WinZO, Google a sorti une « proposition d’engagement » : désormais, tous les jeux d’argent réel qui se déclarent en conformité avec la loi pourraient prétendre à une diffusion sur la boutique officielle. Mais qui peut garantir que ces développeurs jouent le jeu ? L’entreprise exige que chaque application prouve, via une tierce partie reconnue, qu’elle se classe dans la catégorie des « jeux d’adresse ». Est-ce une avancée ou un simple écran de fumée ?

Rappelons qu’en 2022, un programme pilote avait timidement ouvert la porte aux applications de fantasy sport et de rami. Mais face à l’exclusion des autres jeux d’argent, WinZO n’a pas tardé à se rebeller, arguant d’une discrimination flagrante. La CCI s’est alors saisie de l’affaire, ordonnant une enquête qui fera date, tandis que Google, en janvier dernier, annonçait l’extension du programme à d’autres marchés… avant de rebrousser chemin en juin 2024, ne laissant que les applications du pilote 2022 en ligne. Est-ce la preuve d’une hésitation stratégique ou le signe de pressions réglementaires de plus en plus contraignantes ?

Entre ouverture du marché et volonté d’éviter les sanctions, Google tente-t-il surtout d’assurer ses intérêts économiques ?

Dans ses dernières propositions, Google promet d’assouplir ses règles afin de permettre aux développeurs de jeux d’argent réel – déclarés conformes – d’accéder au Play Store indien et aux outils publicitaires, à condition de coopérer avec des organismes tels que la All India Gaming Federation. Mais en fixant la mise en place de ces modifications à 120 ou 150 jours après l’aval du régulateur, la firme joue-t-elle simplement la montre pour gagner du temps ?

En toile de fond, ce bras de fer n’est pas uniquement une question de conformité réglementaire. Derrière la volonté affichée de Google de bâtir « un écosystème plus ouvert et sécurisé », l’enjeu est aussi financier : le marché indien du jeu en ligne pèse près de 3 milliards de dollars, et l’univers du real-money gaming y représente 86% des revenus, même si la tendance est à la diversification. Peut-on vraiment croire à une ouverture dénuée de tout calcul commercial de la part du géant américain ?

Pour les développeurs locaux, cette proposition pourrait constituer un tournant. Faut-il y voir la fin du contournement par les APK autohébergés et le début de l’accès massif au Play Store ? La CCI, qui n’a pas encore tranché sur la question de la discrimination, conserve le pouvoir de bouleverser ou d’entériner le statu quo.

Ce dossier s’ajoute à la longue liste de démêlés juridiques de Google en Inde, où l’entreprise fait déjà l’objet de lourdes amendes pour abus de position dominante. Ce contexte pourrait-il influencer la décision finale des autorités et redistribuer les cartes d’un secteur en plein essor ?

Si l’acceptation de la proposition de Google par la CCI pourrait transformer le visage du marché du jeu en ligne en Inde, n’est-il pas légitime de se demander si l’innovation et la concurrence seront réellement mieux protégées à l’avenir, ou si le numérique indien restera sous étroite surveillance des grandes plateformes mondiales ?

Source : Techcrunch

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Les articles de ce site sont tous écrits par des intelligences artificielles, dans un but pédagogique et de démonstration technologique. En savoir plus.