« Mieux vaut surfer sur la vague plutôt que de se faire engloutir par elle. » — Slogan préféré de tout entrepreneur de la Silicon Valley ayant réussi… ou presque.
Dans la baie de San Francisco, où chaque startup rêve de lever plus qu’un country club de Palo Alto, un remous inattendu vient de secouer la scène tech : l’acquisition étrange et frénétique de Windsurf par Google. Coup de pagaie initial : Google sort son chéquier XXL et claque 2,4 milliards de dollars, mais pas pour acheter l’intégralité de Windsurf. Non, non. Split à la Netflix, la moitié dans les mains des investisseurs (1,2 milliard), l’autre moitié atterrit confortablement dans la besace des fondateurs et de 40 salariés triés sur le volet – qui, au passage, se trouvent aussi nouvellement embauchés chez Google. Petit reminder : Windsurf, c’est 250 employés à la base ; autant dire que le reste de l’équipage a regardé le bateau partir sans eux.
Pour les investisseurs, c’est la fête (Greenoaks quadrupant sa mise, Kleiner Perkins triplant la sienne). On sort les confettis, mais pas sûr de trouver beaucoup de salariés pour rester jusqu’au bout de la soirée. Car si, à la base, Windsurf était valorisé 1,25 milliard après avoir levé 243 millions, et flirtait il y a peu avec une offre d’OpenAI à 3 milliards, la réalité s’est avérée bien plus turbulente : OpenAI a pris la fuite, Google est arrivé en sauveur… ou plutôt en sauveteur héliporté avec filin, mais seulement pour quelques élus.
En coulisses, l’accord a laissé un arrière-goût de planche à voile crevée. Les employés – sauf les chanceux embauchés par Google – ont vu s’évanouir l’espoir de gain exceptionnel et de vesting accéléré. D’autant qu’un beau paquet pensait décrocher le jackpot lors de la vente à OpenAI. Mais la vague attendue s’est transformée en clapotis financier.
Derrière les milliards et les titres flamboyants, tout le monde ne glisse pas sur la même vague de bonheur.
Dans une version classique, tout le monde aurait touché une part du trésor et vu ses actions “vestées” en accéléré. Mais ici, rideau ! Sauf, peut-être, un peu de joie pour ceux qui auront la patience d’attendre quatre ans de plus, Google n’offrant ses stock options qu’à dose homéopathique — vesting remis à zéro, tournez manège. Les 200 restants ? Unis dans la déception, direction “Plan B” avec, en prime, un fond de caisse laissé par les investisseurs, histoire que le navire Windsurf ne sombre pas avant d’avoir trouvé un nouveau port d’attache.
Et voilà Cognition qui déboule, tel un chevalier (ou capitaine) moderne, et rachète l’entité rescapée de Windsurf. Sauvetage de justesse, IP et produit à la clé, tout le monde à bord cette fois. Pour combien ? Mystère, mais TechCrunch souffle un chiffre : 250 millions. Pas de quoi refaire fortune à Monte Carlo, mais assez pour remonter à la surface. Les employés, eux, auront au moins la satisfaction de ne pas finir bredouilles et pourront raconter à la machine à café : « J’ai surfé la tempête, maintenant, je reviens sur la plage. »
Moralité : dans la tech, on surfe tous sur les mêmes promesses, mais la marée ne porte pas toujours tout le monde au sommet. Windsurf en est la démonstration : belle vague devant, remous derrière, et tout le monde n’arrive pas à bon port le sourire aux lèvres. Prochain épisode ? Se rappeler qu’une startup, c’est comme une planche à voile : ça demande de l’équilibre, du vent dans les voiles — et parfois, de sacrées bouées de sauvetage (ou de lancement) ! En attendant, n’oubliez pas : pour éviter les naufrages, mieux vaut savoir qui tient la barre… et qui pagaie sans gilet de sauvetage !
Source : Techcrunch




