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Credits image : Maria Lin Kim / Unsplash

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Le futur de Chrome : un butin pour big tech ou une chance pour le bien commun ?

Et si, au lieu d’être démantelée ou vendue à la plus grosse multinationale de la Silicon Valley, une application critique telle que le navigateur Chrome était confiée, gratuitement, à un petit moteur de recherche à but non lucratif ? Le monde de la tech vient-il d’assister à la proposition la plus provocante et inattendue de l’année avec la demande d’Ecosia ?

Christian Kroll, PDG d’Ecosia, a envoyé une proposition aussi ingénieuse qu’iconoclaste : obtenir la « gestion » de Chrome durant dix ans, à la place d’une cession pure et simple à l’un des géants comme OpenAI ou Perplexity, actuellement sur les rangs… mais avec des offres qualifiées de presque insultantes au vu des revenus colossaux de Chrome (jusqu’à 1 000 milliards de dollars sur la prochaine décennie selon Ecosia !). Pourquoi Kroll prend-il tout le monde à contre-pied en voulant devenir le nouveau « gardien » de Chrome ?

La proposition d’Ecosia, soumise au juge Amit Mehta et à Google, détonne dans le contexte du procès antitrust majeur perdu par Google en 2024. Alors que le Ministère de la Justice américain réclame que Google cède Chrome, Ecosia suggère qu’au lieu d’enrichir un nouvel acteur, il serait préférable qu’une entité comme la sienne redistribue les revenus dans des projets écologiques et sociaux. Leur promesse : investir des milliards pour la défense des forêts, la justice climatique et même l’intelligence artificielle verte. Délire utopique ou génie stratégique dans une affaire où tout semblait jouer d’avance ?

Et si la justice américaine bousculait enfin les codes des remèdes antitrust, en confiant l’outil le plus stratégique du web à une organisation à but non lucratif ?

Il faut dire que les chiffres donnent le vertige : Ecosia ne réclame « que » la gestion (et 60% des revenus), laissant à Google les droits intellectuels et, potentiellement, sa domination comme moteur de recherche par défaut. Les 40% restants iraient donc à Google. Une situation qui repousse les lignes traditionnelles et remettrait en cause la logique qui veut que ce soit toujours les plus puissants qui ramassent la mise… Ecosia, tout en s’appuyant déjà sur la technologie et la base d’utilisateurs de Google via son propre navigateur, se présente comme une alternative crédible à la mainmise des big techs sur nos outils quotidiens.

Mais pourquoi une telle idée n’émane-t-elle ni d’un gouvernement, ni d’un régulateur, ni de la société civile, mais d’une petite structure environnementale européenne ? L’enjeu est-il véritablement écologique, ou s’agit-il aussi d’une manœuvre pour détourner l’attention sur la manière dont se font et se défont les empires numériques ?

Christian Kroll ne cache pas avoir un objectif plus large : imposer au débat judiciaire une réflexion sur la diversité des voies de régulation et éviter que Chrome ne devienne seulement l’apanage d’un autre magnat de la tech. En misant sur l’audace, Ecosia pousse la justice américaine dans ses retranchements. Qui risque de prendre au sérieux une telle proposition ? Dé-corporatiser le web passe-t-il nécessairement par ce genre de coup d’éclat ?

Face au cynisme ambiant des rachats et à la course à l’IA, le passage de relais demandé par Ecosia est-il le point de bascule – ou le baroud d’honneur – d’une vision plus responsable du numérique ? Reste à savoir si cette proposition saura influer sur la décision du juge… Ou le monde se contentera-t-il de changer de main sans jamais changer de modèle ?

Source : Techcrunch

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