« La peau, c’est comme les lasagnes : on ne sait jamais vraiment ce qu’il y a dedans ! »
Dans ma famille, il y a les voitures avec cuir qui sent bon la sellerie de luxe, et celles avec « cuir » — vous savez, ce revêtement qui essaie désespérément de nous duper, mais qui trompe surtout notre patience (et notre sens du toucher). Pourtant, sur mon bureau trônent désormais des échantillons d’un faux cuir révolutionnaire qui pourraient bien réconcilier les sceptiques comme moi avec les alternatives véganes. Spoiler : il n’est pas fabriqué à partir de pétrole ou de plastique, mais… de céréales ! Oui, désormais, la route peut sillonner le blé, le maïs et le soja, sans croiser une seule vache.
Derrière cette bouffée de grain dans l’univers du simili-cuir, une start-up au nom évocateur : Uncaged Innovations. Leur crédo ? Fabriquer du cuir végane à partir de végétaux pour remplacer la peau animale, en permettant de personnaliser l’épaisseur, la texture et même l’odeur pour s’adapter à toutes les envies. Vous voulez du cuir qui rappelle le printemps ou la pâtisserie ? Par ici les essences de fleurs et parfums maison !
Leur ingéniosité ne passe pas inaperçue aux yeux des géants de l’automobile, puisque Uncaged vient d’annoncer un partenariat avec le département Cradle de Hyundai pour développer une matière résistante, durable et beaucoup plus écologique. But avoué : que votre prochaine voiture hybride porte aussi un intérieur à empreinte carbone réduite de 95% par rapport au cuir animal. Et l’entreprise a déjà conquis d’autres acteurs, comme Jaguar Land Rover, preuve que l’innovation n’est pas née de la dernière pluie.
L’alternative végane avance à grande vitesse sur la route des innovations, sans faire de détour par la ferme !
Ce n’est pas la première fois que des équipements automobiles se parent d’imitation : dès 1913, le Ford Model T se la jouait déjà faux cuir (bien moins séduisant, avouons-le, que ce que propose Uncaged aujourd’hui). Problème persistant : la plupart des simili-cuirs classiques proviennent de plastiques issus du pétrole, cumulant galère tactile et désastre écologique. Uncaged, elle, promet la douceur, la personnalisation et une déco intérieure qui n’exige pas de sacrifier une ribambelle de bovins (il faut de 2 à 14 peaux de vache pour un seul habitacle auto, rappelons-le !).
Autre avantage d’un cuir végane élaboré en laboratoire : la constance ! Vaches et barbelés font rarement bon ménage, alors que les usines, elles, livrent la même qualité peau… sans les cicatrices. Niveau budget, même topo : moins de 10$ le pied carré pour les petites commandes, et jusqu’à moitié prix pour les gros clients. Autant dire que ça fait du bien au porte-monnaie autant qu’à la planète.
Mais le vrai défi, c’est la résistance à la chaleur. Les standards auto ne plaisantent pas : certains constructeurs veulent que le matériau tienne 500 heures à 95°C. Uncaged frôle déjà l’exploit, ayant survécu à 85°C aussi longtemps. Leur atout de choc ? Recréer la structure du collagène du cuir animal en « tissant » des protéines végétales. Ajouter à cela une doublure en fibres végétales, une touche de polyuréthane biosourcé pour le fini, un peu de pigments minéraux, et — alchimie ultime — votre habitacle sentira même la rose, ou la fragrance de votre choix !
Le cuir version « boulangerie industrielle » n’a décidément pas fini de nous surprendre et pourrait bien transformer nos intérieurs de voitures et accessoires de mode. Demain, choisir son volant au blé ou à la vanille ? À ce stade, tout est possible… et même, tout est épicé ! Voilà de quoi conclure que désormais, pour rouler en toute sérénité, il suffit d’avoir la « farine peau » !
Source : Techcrunch




