« L’échec est simplement l’opportunité de recommencer, cette fois de façon plus intelligente. » – Henry Ford… ou, pour SpaceX, disons plutôt : « d’exploser plus brillamment ! » La star du show aujourd’hui n’est autre que Starship, la super-megaroquette de SpaceX, bien décidée à écrire une nouvelle page de son feuilleton spatial — explosions comprises.
Récapitulons les épisodes précédents : la dernière fois, Starship avait réussi un incroyable tour de force en réutilisant son booster Super Heavy — une première. Mais l’euphorie a vite tourné court, avec le vaisseau qui se désintègre lors de la rentrée atmosphérique, et le booster qui explose si proche du but, son plongeon flamboyant dans le Golfe du Mexique. Bref, pas vraiment l’atterrissage contrôlé qu’on imagine dans les PowerPoints de SpaceX…
À peine remise de ces émotions, l’équipe s’est retrouvée face à un autre imprévu : le prototype destiné au 10e vol a purement et simplement explosé… au sol, cette fois, détruisant sa plateforme de test et déjouant les pronostics de tout bookmaker spatial qui se respecte. Loin de se décourager, SpaceX a sorti un nouvel étage supérieur du chapeau, pendant que la FAA rangait ses formulaires d’enquête pour enfin valider la suite… Oui, la loi du build-fly-fix-repeat, c’est du sport !
Les échecs recuits sont les moteurs d’une conquête spatiale pas si linéaire.
Malgré ces revers (et probablement quelques prises d’aspirine), SpaceX continue à accumuler les progrès stellaires. Du premier vol en avril 2023 à la première réutilisation d’un booster en mai, l’équipe d’Elon Musk n’a pas perdu son ambition. Mais la réutilisation de l’étage supérieur, condition sine qua non pour envoyer humains et satellites vers la Lune et au-delà, reste encore un rêve suspendu dans la stratosphère.
Côté portefeuille, Starbase a déjà englouti 7,5 milliards de dollars… et SpaceX prépare encore presque 2 milliards de plus pour installer ses pads en Floride. Mais ce n’est pas tout : la NASA aussi joue sa carte sur Starship, en misant 4 milliards pour retourner sur la Lune avec le projet Artemis. Au programme pour Musk : rendre le bouclier thermique de Ship inusable, transvaser du carburant cryogénique dans l’espace et s’offrir une promenade lunaire digne d’un grand film de science-fiction. Facile, non ?
Pour résoudre tous ces défis, SpaceX a même appelé en renfort ses ingénieurs Falcon 9. Il faut dire que Starship, au-delà des rêves martiens de Musk, promet aussi de booster la flotte de satellites Starlink, qui compte déjà 6 millions de clients sur Terre… et sûrement une poignée d’extraterrestres en attente de la fibre optique.
Franchement, avec ses 120 mètres de haut, 33 moteurs Raptor (et 6 sur Ship), la Starship est littéralement la fusée la plus puissante jamais construite. Pour son quatrième vol test prévu le 24 août, le booster ira faire trempette dans le Golfe du Mexique, pendant que Ship tentera le plongeon dans l’océan Indien. Comme d’habitude : préparez le popcorn, le spectacle sera retransmis en direct sur X (Twitter pour les terriens du passé) !
Et si, malgré tous ces essais enflammés, le prochain Starship finit en feu d’artifice… On pourra toujours dire que chez SpaceX, « on préfère viser la lune, quitte à finir en comète ! »
Source : Techcrunch



