« Pourquoi grimper au sommet d’une montagne ? Parce qu’elle est là. Pourquoi entrer en Bourse ? Probablement parce que c’est ce que font tous les jumeaux milliardaires qui s’ennuient un peu du côté de Manhattan. »
Eh oui, préparez vos costumes à paillettes et vos portefeuilles (numériques) : Gemini Space Station Inc., la crypto-boutique fondée en 2014 par les frères Winklevoss — ceux qui ont déjà cru inventer Facebook — s’apprête à danser sur la piste (boursière) du Nasdaq, sous le doux symbole GEMI. Exchange, banque dépositaire, émetteur de stablecoin adossé au dollar et inventeur d’une carte de crédit bling-bling qui récompense chaque latte acheté en cryptos : Gemini veut tout faire, sauf du tricot.
Mais attention, la lumière des projecteurs boursiers éclaire aussi les trous dans le tapis. Le document S-1 de Gemini, tout juste publié, nous laisse entrevoir une scène financière un peu moins glamour : pour chaque dollar reçu (142M$ en 2024), c’est presque deux qui s’envolent (158M$ de pertes). Et comme les jumeaux ne font jamais les choses à moitié, les six premiers mois de 2025 battent déjà ce triste record, avec 282M$ de pertes pour 68M$ de revenus. On dirait que la Lune n’est pas tout à fait à portée de main…
Même quand la crypto vise la Bourse, le voyage ressemble souvent à des montagnes russes…
Pourtant, Gemini n’est pas la seule à tenter le grand saut. Avec un vent réglementaire plus doux (merci Donald et ses copains du moment), c’est toute une série de licornes crypto qui galopent vers Wall Street. Circle, par exemple, a fait battre les cœurs en juin dernier : 1,2 milliard (oui, MILLIARD) de dollars récoltés lors de son entrée en Bourse. Pendant une journée, c’était l’orgie : +168 % par rapport au prix d’introduction, avant de redescendre sur Terre. Fun fact : Circle, malgré de jolis revenus, a aussi annoncé une perte trimestrielle bien sentie, la faute à… l’introduction en Bourse elle-même.
Signe que le show continue, Bullish, copain de CoinDesk et dirigé par un ancien chef du NYSE, a fait pareil : 1,1 milliard d’IPO et des actions qui cartonnent. Mais attention, derrière le rideau, on trouve encore des montagnes de pertes et d’incertitudes. Bref, c’est peut-être spectaculaire, mais pas vraiment rassurant pour votre grand-mère.
Alors, les « Gemini » et compagnie sont-ils la preuve que la crypto a (enfin) grandi ? Ou simplement que, comme en amour, l’entrée en Bourse demande du flair, du glamour… et une bonne dose de patience pour digérer les montagnes russes financières ? Une chose est sûre : même si la crypto rêve d’étoiles, son atterrissage reste souvent imprévisible – et parfois douloureux.
Reste à voir si les frères Winklevoss iront jusqu’au bout du voyage. En attendant, une chose est certaine : entre la crypto et le Nasdaq, c’est à qui saura le mieux faire de la (block)chaîne !
Source : Techcrunch




