Chatbot sous surveillance, data sous tension : l’empire invisible de la tech moderne

Illustration originale : Evan Iragatie / Flux

Edito
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Chatbot sous surveillance, data sous tension : l’empire invisible de la tech moderne

L’actualité tech de la semaine ressemble à un grand banquet où chacun vient déposer sa petite spécialité sur la table d’un numérique de plus en plus centralisé, énergivore et, ironiquement, “accompagnant” — des chatbots sous surveillance à la prise de participation fédérale dans le lithium, on flirte entre contrôle algorithmique et dogmes industriels, entre promesses de société de service et orgies de data centers. Pendant que la Californie découvre les joies de la police des intelligences conversationnelles (“Chatbots à la barre”), Washington investit directement dans le sous-sol du Nevada pour alimenter le bal des serveurs IA (Lithium Americas), prouvant que, même à l’ère dématérialisée, le concret n’a jamais été aussi précieux… et politisé.

Le grand rêve des investisseurs et industriels de l’intelligence artificielle se conjugue désormais au pluriel : du service “AI-fication” pour doper les marges des VC (“L’IA, c’est du service”) à la refonte de Google Play qui, sous couvert de personnalisation, aspire à devenir le hub totalisant de nos vies connectées (Google Play). Partout, la stratégie consiste à enfermer l’utilisateur dans une galerie de suggestions guidées, d’assistants virtuels bienveillants et d’environnements numériques pensés pour maximiser l’engagement — mais surtout la captation de données et la dépendance au fournisseur.

Ce qui se trame dans les mondes virtuels où l’on espère entraîner les IA de demain (“L’IA va-t-elle vraiment apprendre dans des mondes virtuels ?”) n’est guère différent de la ruée vers le silicium dans la vraie vie : course à l’infrastructure, bulles spéculatives, promesses d’efficacité qui, sur le terrain, se soldent souvent par du “workslop” et une augmentation de la dépendance technologique. Que l’on parle de superordinateurs façon Dojo chez Tesla (Supercomputer, coup d’Dojo ou coup d’bluff ?), de data centers sous amphétamines chez Meta ou Oracle (Serveurs d’Or et Data Cents), ou d’algorithmes qui se rêvent meilleurs que la supervision humaine, les failles sont les mêmes : emballement sur la communication, complexité technique exponentielle, externalités écologiques sous-évaluées.

La tech nous promet des vies plus fluides, mais c’est l’électricité (et la souveraineté minière) qui finit par réguler la vitesse du progrès.

Pendant ce temps, Apple joue la carte du minimalisme chic avec son iPhone Air (iPhone Air), rappelant que la guerre esthétique du hardware n’est jamais loin quand la saturation logicielle menace. Thin is in, mais la batterie se fait la malle, comme un discret pied de nez à la promesse d’immortalité numérique. Où que l’on regarde, l’industrie danse sur le fil du rasoir entre innovation et dépendance, entre data surabondante et contraintes physiques, entre l’idéal d’assistants omniscients sacrés “amis des ados” et la réalité triviale du prix du lithium, du mégawatt et du kilo de silicium.

N’en déplaise aux marchands de rêve algorithmique, le XXIe siècle ne se jouera ni dans la finesse du smartphone, ni dans les promesses de l’IA conversationnelle vertueuse, mais dans la capacité des sociétés à ne pas laisser la technique décider à leur place de ce qu’elles doivent désirer, consommer ou apprendre. Entre infrastructures colossales, législation balbutiante et interfaces “intelligentes” qui colonisent nos usages et notre intimité, la vraie disruption n’est peut-être pas technologique, mais politique : la reconquête de l’arbitraire du code par la conscience collective.

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