“Monétise-moi si tu peux !” écrivait un sage internaute, probablement juste avant de poster sa vidéo de chat. Derrière les caméras et les montages TikTok, les YouTubers d’aujourd’hui harponnent moins la pub qu’ils ne hameçonnent la diversification. Coincés entre des algorithmes capricieux et des politiques changeantes, ils troquent désormais le jackpot publicitaire pour la résilience entrepreneuriale ! Exit la dépendance à Adsense et les “brand deals” parfois volatiles : bienvenue dans l’ère du créateur-CEO, qui a plus d’un produit dans son sac.
Avant tout, une mise au point : YouTube, c’est l’Eldorado des créatifs. La plateforme a généré plus de 55 milliards de dollars de PIB américain et près d’un demi-million d’emplois en 2024… du moins si l’on en croit leur dernier communiqué de victoire. Mais à l’ombre de la fête, le gâteau publicitaire se rétrécit et certains YouTubers se retrouvent à la diète (monétaire). Si certains décrochent des contrats juteux, d’autres voient leur revenu s’évaporer plus vite qu’une histoire Snapchat.
C’est ainsi qu’une nouvelle vague déferle : celle des médias verticaux intégrés. Les créateurs se muent en conglomérats, lançant snacks, cafetières, jouets, cosmétiques ou téléphones (eh oui, on parle bien de vous, MrBeast). Et surprise… parfois, leurs “petits côtés business” prennent l’ascenseur tandis que leur chaîne YouTube descend discrètement les escaliers !
Les superstars du web prouvent que le véritable jackpot n’est peut-être pas dans les vues, mais dans la vue d’ensemble.
Regardons d’abord l’inarrêtable MrBeast, Jimmy Donaldson pour les intimes, qui transforme le clic en or (et en calories). Son chocolat Feastables grignote déjà la part du lion, dépassant largement ses gains YouTube : 250 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2024, pendant que sa branche média affichait un déficit pas très appétissant. En parallèle, il lance burgers, snacks, jouets, plateformes d’analyse et même – on n’invente rien – il tente d’acheter TikTok ou de devenir opérateur télécom. Bientôt, on paiera sa facture mobile en barres chocolatées.
Emma Chamberlain, autre ancienne enfant du web, a troqué les vlogs pour l’or noir : le café ! Sa marque Chamberlain Coffee infuse désormais jusqu’à 33 millions de dollars prévus pour 2025, grâce à du cold brew, du matcha, mais aussi à l’ouverture d’un café physique à LA. Elle n’est pas seule sur le créneau : de Jacksepticeye à Philip DeFranco, l’heure est à la torréfaction YouTube.
Chez Logan Paul, la diversification est un sport (de combat). Entre boissons énergisantes (Prime ! 1,2 milliard de sales, tout de même), polémiques NFT, merchandising et catch, l’influenceur muscule aussi son portefeuille. Même son frère Jake est dans tous les deals, du fond d’investissement à la plateforme de paris sportifs. Fini les blagues douteuses, place à la diversification (parfois douteuse aussi) !
Ryan’s World, Rosanna Pansino et la galaxie des beautystas (coucou Michelle Phan, Huda Kattan) prouvent aussi que jouets, livres de recettes et gloss font décoller le business bien plus durablement que n’importe quelle vidéo. Ce qui semblait n’être au départ qu’un “side project” pour occuper une case de plus sur Instagram se révèle pour beaucoup la vraie vache à lait… souvent plus rentable que le contenu qui les a fait connaître !
Alors la prochaine fois qu’on vous dit que les YouTubers “gagnent leur vie en postant des vidéos”, répondez : “Non, ils la construisent à coups de produits dérivés !” À croire qu’entre les algorithmes et la pub, le véritable secret, c’est de ne jamais mettre tous ses œufs (ou ses pépites de chocolat) dans le même panier. Et sur cette note gourmande, n’oubliez pas : dans le monde de la création web, mieux vaut avoir plusieurs cordes… à son “arc” à gâteaux !
Source : Techcrunch
