Le recyclage du plastique est-il enfin en passe de changer d’échelle ? Cette question, brûlante d’actualité, s’impose alors que la startup Novoloop annonce un partenariat stratégique avec le manufacturier Huide Science & Technology. Peut-on imaginer une filière industrielle capable de rivaliser avec les matériaux vierges grâce à des plastiques issus du recyclage ? Que cache vraiment cet accord exclusif révélé par TechCrunch ?
L’enjeu pour Novoloop n’est pas simplement de vendre une technologie innovante, mais de survivre au vaste « vallée de la mort » qui guette les startups hardware. Pourquoi tant d’entreprises prometteuses échouent-elles précisément au moment où leur concept est validé, avant d’atteindre la rentabilité ? Novoloop, basée à Menlo Park, a-t-elle trouvé la parade grâce à ce contrat qui prévoit la fourniture d’un polyol, un composant chimique essentiel à la fabrication de polyuréthane thermoplastique (TPU) ?
Il faut dire que le TPU est omniprésent : baskets dernier cri, dispositifs médicaux, et bien plus encore. Peut-on vraiment compter sur un matériau provenant de déchets plastiques post-consommation – notamment ces fameux sacs plastiques si difficile à recycler – pour répondre aux besoins d’industries aussi exigeantes ? La cofondatrice Miranda Wang ne cache pas que Novoloop est encore limitée en capacité, avec une usine de démonstration en Inde qui ne produit pour l’instant que quelques dizaines de tonnes par an. Ce volume est-il suffisant pour convaincre de futurs partenaires industriels ?
L’avenir du plastique passera-t-il par le recyclage à grande échelle ou restera-t-il une exception réservée à des projets pilotes ?
Le pari de Novoloop est ambitieux : transformer ces premiers essais en « grands projets pilotes », séduire des acteurs comme les fabricants de chaussures ou de têtes d’affiche, à l’image de la collaboration avec On et sa sneaker Cloudprime. L’histoire récente du secteur nous montre pourtant que tout repose sur la capacité à atteindre une masse critique : sans cela, impossible d’envisager la rentabilité, dixit Wang elle-même.
Les contrats conclus avec de grands clients seront donc décisifs dans la course aux financements. Novoloop doit désormais finaliser suffisamment de deals pour espérer construire une usine commerciale d’ici début 2028. La prochaine étape ? Fournir assez de polyols pour fabriquer 16 000 tonnes de TPU chaque année. Mais à quel prix ? Atteindre la « parité de coût » avec les plastiques vierges reste le Saint-Graal du secteur – un objectif que Novoloop promet d’atteindre en montant en puissance.
Ce rêve industriel est-il à portée de main, ou risquons-nous de voir se reproduire les désillusions passées ? Novoloop peut-elle vraiment inverser la tendance alors que le marché du plastique recyclé bataillait jusqu’ici pour sortir du stade de la niche ? Les pièces du puzzle économique et technique sont-elles enfin réunies ? Une chose est sûre : si Novoloop parvient à convaincre sur la scène mondiale, le recyclage pourrait franchir un cap décisif. Mais jusqu’où cette percée peut-elle aller ?
Source : Techcrunch
