Programmation, Lune et Algorithmes Fantômes : l’Invisible S’impose

Illustration originale : Evan Iragatie / Flux

Edito
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Programmation, Lune et Algorithmes Fantômes : l’Invisible S’impose

Il fut un temps où la technologie se résumait à quelques diodes clignotantes, à un bruit de modem mal réglé et à la promesse de lendemains qui chantent. Aujourd’hui, nous contemplons un bestiaire où des géants comme Nvidia s’entichent d’IA programmatiques, pendant que Apple promet une intelligence discrète infiltrée dans nos poches. Au loin, la lune, qui elle n’a jamais eu besoin ni d’un algorithme ni d’une interface utilisateur, se fait timide – parfaite allégorie de notre fascination pour ce qui oscille entre visible, invisible et transparence supposée. Qui, parmi ces astres numériques et célestes, façonne réellement notre futur ?

Ce n’est pas un hasard si Nvidia injecte des milliards dans Poolside : à l’heure de la verticalisation des puissances, le roi de la puce s’imagine aussi empereur du code. Mais à quoi bon dominer les flux de données bruts, si l’on ne gouverne pas aussi la manière dont la société façonne ses logiciels, ses automatismes, ses routines? Pas étonnant que la Silicon Valley rêve d’automatiser et d’accélérer la création logicielle elle-même, un peu comme Apple planque ses propres modèles d’IA dans chaque recoin de votre iPhone, vous promettant une magie locale, sur-mesure… mais surtout verrouillée.

Car pendant que l’intelligence « cloud » joue la carte de la surenchère, Apple propose le minimalisme algorithmique : chaque application contient sa propre pincée d’IA, son soupçon de décision automatisée, là, logé dans le silicone, ni vu ni connu. C’est la victoire du « quality of life », cette grande illusion d’autonomie : ouverts sur le ciel, fascinés par la lune invisible qui revient pourtant invariablement, nous prêtons moins attention au fait que, progressivement, notre rapport à la machine devient une sorte de rituel occulte, indolore, accepté d’emblée, indémontrable… jusqu’à la révélation finale ?

Tandis que le hardware s’éclipse derrière le software, la société glisse sans bruit vers une ère de l’invisible technologique, omniprésent mais insaisissable.

La vraie ironie, c’est que nous sommes les astronomes amateurs de nos propres existences numériques : tapant, glissant, parlant à des IA locales ou cloud, fascinés par ce qui ne brille presque plus. Comme pour la lune dans sa nouvelle lumière, ce n’est pas le visible qui nous intrigue, mais bien l’invisible : cette boîte noire software que rares sont ceux qui comprennent vraiment. Les cycles de la lune sont clairs ; ceux de la technologie, infiniment plus nébuleux. Quelle part de magie, quelle part de contrôle nous reste-t-il, quand l’innovation n’est plus qu’un filigrane, une tache pâle dans un ciel de plus en plus saturé de capteurs et de décisions automatisées ?

La prochaine révolution ne sera sans doute pas criarde, ni flamboyante – elle sera douce, rampante, programmée, éthérée. Comme la lune qui nous échappe par intermittence, la frontière entre outil et maître, entre assistant et architecte, se trouble et se décale. Faudra-t-il attendre la prochaine obscurité, la prochaine « disparition » technologique, pour redécouvrir la puissance de ce qui se trame quand nous ne voyons presque plus rien ?

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