Coastal landscape with breakwaters and marshland

Credits image : Low Angle / Unsplash

Astronomie
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L’argent du NewSpace américain profite-t-il encore à l’innovation civile ou à la défense ?

Le monde du spatial est-il en train de changer de visage sous nos yeux ? Alors qu’on aurait pu croire à une envolée commerciale qui profiterait d’abord aux startups orientées vers le marché privé, la dernière levée de fonds impressionnante de Stoke Space, dévoilée cette semaine, semble raconter une toute autre histoire. Qu’est-ce qui se cache derrière les 510 millions de dollars réunis, notamment grâce au soutien du fonds U.S. Innovative Technology (USIT) du milliardaire Thomas Tull, dédié à la sécurité nationale ?

Depuis des années, les startups promettaient de révolutionner le secteur en lançant d’innombrables satellites commerciaux : météo nouvelle génération, internet partout, observation planétaire ultra-précise. Rappelons-nous des ambitions d’Astra ou Relativity Space, qui misaient sur une automatisation de la production et des marchés privés grandissants. Pourtant, combien ont effectivement réussi à percer, à l’instar de SpaceX ? Et surtout, pourquoi ce focus militaire soudain ?

Un tournant est bel et bien opéré. Désormais, ce n’est plus seulement la conquête de parts de marché civil qui attire, mais clairement celle du défenseur national, l’État américain. Qu’est-ce qui motive ce passage ? Les tensions géopolitiques s’intensifient : la guerre en Ukraine, la rivalité croissante avec la Chine… et de nouveaux programmes phares comme le « Golden Dome » du Pentagone viennent injecter des milliards dans l’écosystème spatial, souvent ignoré du public. Le secteur commercial s’essouffle tandis que la demande gouvernementale explose.

Le nouvel eldorado du spatial, ce sont désormais les contrats gouvernementaux, garants de stabilité et de rentabilité sur des années.

Faut-il voir là une réorientation totale ? La communication des jeunes pousses ne laisse que peu de doute. Stoke Space, dans son communiqué, insiste sur son rôle dans « le renforcement des capacités industrielles américaines ». D’autres investisseurs, comme Washington Harbour Partners et General Innovation Capital Partners, abondent dans ce sens. Pourquoi une telle polarisation sur la sécurité nationale ?

Les récentes victoires de Stoke illustrent ce virage : la société fait partie des rares sélectionnées pour participer au très lucratif programme NSSL (National Security Space Launch), avec des retombées pouvant atteindre 5,6 milliards de dollars sur dix ans ! Firefly, de son côté, s’est offert SciTec pour 855 millions avec un seul objectif : répondre à la multiplication des contrats de défense. Même Eric Schmidt, ex-patron de Google et nouveau propriétaire de Relativity, alerte les décideurs américains sur la nécessité de ne pas perdre l’ascendant technologique face à la Chine.

Mais peut-on réduire l’avenir spatial américain à la seule défense ? La frontière entre capital-risque et budgets militaires devient de plus en plus mince. Les investisseurs autrefois friands de rêves de connectivité globale par satellite parient aujourd’hui sur la résilience nationale, comme en témoigne la présence de Stoke dans le portefeuille de Thomas Tull, déjà actionnaire de Shield AI ou Gecko Robotics. La réussite future appartiendra-t-elle à ceux qui sauront se rendre indispensables aux yeux de la Maison Blanche ?

Derrière la réussite financière de Stoke, c’est tout un écosystème qui semble s’aligner sur les priorités stratégiques américaines, quitte à délaisser une partie de la promesse initiale du NewSpace tournée vers le grand public. Dès lors, l’innovation spatiale sera-t-elle condamnée à se développer essentiellement sous la bannière étoilée et pour la défense nationale, au détriment d’autres usages civils ou commerciaux ?

Source : Techcrunch

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