Le Pixel 10 Pro Fold est-il enfin l’alternative que les fans d’Android attendaient pour concurrencer les géants coréens sur le marché du smartphone pliable? Alors que Google présente son dernier né à 1799 dollars, peut-on vraiment croire à une révolution, ou s’agit-il seulement d’une évolution prudente, tant au niveau du design que des performances?
Depuis l’apparition des téléphones pliables, une question obsède les utilisateurs : la durabilité. Peut-on faire confiance aux charnières face au temps, aux grains de sable et aux éclaboussures du quotidien? Sur ce terrain, Google joue la carte de la fiabilité avec une certification IP68 – une première pour un Pixel pliable – et une charnière “sans engrenage” resserrée. Mais est-ce suffisant pour rassurer ceux qui hésitent à investir dans cette technologie encore jeune et chère?
Lors de mes premiers tests, impossible de ne pas souligner le quasi-immobilisme du design par rapport au Pixel 9 Pro Fold. Pourtant, quelques détails trahissent une ambition de robustesse accrue : la nouvelle charnière limite les interstices, donc les risques d’infiltration de poussière, et l’ensemble du téléphone résiste mieux aux aléas du quotidien. Malgré tout, la question de la solidité à long terme reste ouverte : combien de fois faudra-t-il plier et déplier cet appareil avant de voir apparaître les premiers signes de faiblesse?
Le Pixel 10 Pro Fold s’affirme sur la solidité, mais la concurrence mise déjà sur l’élégance et la performance.
Côté puissance, la puce Tensor G5 assure-t-elle vraiment la relève des ambitions de Google? Si les tâches du quotidien s’exécutent sans accroc, certains tests de performance révèlent cependant un écart avec la concurrence, notamment face aux processeurs haut de gamme. À cela s’ajoute une batterie plus généreuse et un écran plus lumineux : des progrès, certes, mais le cadre épais rappelle qu’il reste encore du chemin à parcourir en matière de raffinement, surtout face aux rivaux chinois ou coréens.
En matière de photographie, la gamme Fold de Google reste-t-elle à la hauteur de sa réputation? Sur le papier, les modules sont corrects sans égaler ceux du Pixel 10 Pro : un capteur principal de 48 mégapixels, mais un téléobjectif et un ultra grand angle plus modestes. Les amateurs de zoom numérique ultra-puissant devront faire l’impasse sur le zoom AI 100x. Les selfies bénéficient de deux capteurs de 10 mégapixels mais, là aussi, ce n’est pas l’expérience la plus « Pro » du marché.
Plus surprenant : pourquoi Google conserve-t-il le surnom « Pro » alors que certains éléments clés, comme le refroidissement avancé ou la charge rapide de 25W Qi2, sont réservés à d’autres terminaux de la gamme? Faut-il voir dans ce choix un simple argument marketing, ou le signe que Google n’a pas encore réussi à hisser le foldable au rang de flagship ultime? Et qu’attend la marque pour améliorer le support logiciel des applications tierces et la gestion du multitâche, alors que Samsung excelle déjà sur ce point?
Alors que Samsung, Oppo ou Honor redoublent d’efforts pour proposer des pliables fins et élégants, Google continue de miser sur un terminal costaud, certes, mais aussi massif qu’enchâssé dans sa robustesse. S’agit-il d’un pari prudent ou d’un refus de se confronter directement à la finesse de la concurrence? Le Pixel 10 Pro Fold, vendu 200 dollars de moins que le Z Fold 7 de Samsung, saura-t-il séduire un public exigeant en quête de fiabilité, mais prêt à délaisser l’ultra haute performance?
Après toutes ces évolutions et choix de design, peut-on vraiment dire que Google a trouvé la formule gagnante pour imposer son Pixel 10 Pro Fold sur un marché en pleine effervescence?
Source : Techcrunch
