Les robotaxis de Waymo sont-ils en train de devenir le symbole d’un nouvel affrontement entre technologie, pouvoir, et résistance populaire aux États-Unis ? Alors que l’entreprise dirigée par Tekedra Mawakana domine le secteur des taxis autonomes, la multiplication d’actes de vandalisme à leur encontre interroge sur la relation complexe qu’entretient la société avec ses citoyens et ses autorités.
Pourquoi ces véhicules autonomes, censés incarner l’innovation et la sécurité, sont-ils régulièrement pris pour cible ? La co-directrice de Waymo ne cache pas son inquiétude et rappelle que le vandalisme est un crime. Elle affirme un engagement ferme à coopérer avec la police pour identifier et poursuivre les responsables, mais cela suffit-il à apaiser les tensions ou à changer les perceptions négatives autour de ces machines ?
Au cœur de cette hostilité, la méfiance envers la surveillance généralisée s’intensifie, surtout dans un contexte politique marqué par une augmentation des mesures de déportation et des protestations sociales sous l’administration Trump. Les images de véhicules Waymo endommagés ou incendiés ressurgissent lors de manifestations où la technologie est associée à un risque de surveillance étatique. Faut-il y voir une méfiance accrue envers la high-tech, voire un rejet violent de tout ce qui symbolise un contrôle accru de l’espace public ?
De la sécurité promise à la surveillance redoutée, l’avenir des robotaxis Waymo reste controversé.
Même sur scène au TechCrunch Disrupt 2025, Mawakana tente de rassurer : Waymo refuserait aux autorités l’accès aux images de ses véhicules si les demandes étaient jugées trop larges ou illégales. Est-ce suffisant pour convaincre la population que leurs déplacements ne se transforment pas en matière première de surveillance ?
Pour séduire et s’implanter dans les quartiers, Waymo mise désormais sur une stratégie inattendue : inviter des artistes locaux à décorer ses voitures pour les intégrer à la communauté. Ce geste artistique peut-il vraiment changer l’image controversée de la flotte, ou n’est-ce qu’une façade pour masquer des enjeux de fond bien plus profonds ? Et pendant que l’entreprise tente de composer avec le public, elle admet devoir continuer à collaborer avec les forces de l’ordre pour lutter contre le vandalisme. N’y aurait-il pas là une contradiction persistante dans la communication de Waymo ?
Enfin, face à ce rejet croissant, une frange de la population s’interroge : ces robotaxis sont-ils vraiment synonymes de sécurité, ou d’un danger pour la vie privée ? La résistance qui s’exprime dans les rues américaines traduit-elle un malaise passager, ou les prémices d’un affrontement durable entre les communautés et les entreprises de la Silicon Valley ?
Derrière la question de la sécurité sur la route se cache une bataille sur la souveraineté des données et l’acceptation de l’innovation par le public. Derrière chaque vitre brisée, c’est peut-être la confiance dans l’avenir numérique qui vole en éclats. Les autorités, les entreprises et les citoyens arriveront-ils un jour à surmonter leurs méfiances pour définir ensemble les contours d’une mobilité partagée et respectée de tous ?
Source : Techcrunch




