« L’humour est la plus belle forme de liberté. » — N’est-ce pas, Glovo ? Voilà que le géant espagnol de la livraison, sous la houlette de l’allemand Delivery Hero, fait un virage à 180 degrés digne des plus grandes manœuvres de la haute mer. Glovo vient d’annoncer qu’elle embauchera environ 15 000 livreurs, des indépendants jusqu’ici, mettant ainsi fin à sa propre danse avec le diable de l’incertitude juridique. Mais attention, chaque retournement a un prix, et ici on parle d’une note salée de 100 millions d’euros sur leurs bénéfices.
Cette réorientation s’inscrit dans le contexte d’une réforme du travail en Espagne en 2021, qui a accueilli les livreurs des plateformes avec des bras ouverts dans la catégorie des employés. Glovo, dans sa quête de liberté, avait alors décidé de jouer les contorsionnistes, jonglant avec des sous-traitants pour esquiver la loi. Mais voilà, même les meilleurs jongleurs finissent par toucher le sol. Désormais, l’entreprise souhaite « éviter d’autres incertitudes juridiques ». Et, devinez quoi ? Passer du statut de subterfuge à celui de conformité pourrait bien être leur nouvel aventure.
Quand on parle de dance, on ne pense pas toujours aux amendes, mais Glovo en est devenu un expert dans le domaine, accumulant les pénalités pour infractions au travail. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que le capitaine du navire, Oscar Pierre, le PDG et co-fondateur, prépare son meilleur costume pour un autre rendez-vous judiciaire cette semaine. Les festivités ne s’arrêtent pas là, Just Eat, le concurrent sur le ring, appelle à l’aide pour un peu moins de 300 millions d’euros pour concurrence déloyale.
La pizza n’attend pas, mais la justice, elle, vous rattrape toujours.
C’est donc après tout cela que Glovo décide enfin de danser au rythme de la légalité, sous l’œil vigilant de la ministre du travail espagnole, Yolanda Díaz. Récemment, Díaz a partagé sur X que Glovo s’était habituée à un monde où « non » n’existait pas, une époque où l’on pensait pouvoir vivre hors la loi. Mais toute bonne chose a une fin, surtout lorsqu’on joue avec le feu de la législation. Rien de tel qu’un coup de balai législatif pour dépoussiérer les mauvaises habitudes.
Alors, est-ce la fin d’une ère ou le début d’une nouvelle? Seul l’avenir nous le dira. Mais une chose est sûre, chez Glovo, l’avenir semble rimer avec responsabilité. À croire que même les géants de la livraison ont besoin d’un peu de stability pour rouler droit. Et puis, les livreurs espagnols peuvent enfin profiter d’une sécurité de l’emploi bien méritée. Un petit pas pour le livreur, un grand saut pour les droits du travail en Espagne.
En maintenant le cap de la légalité, Glovo pourrait transformer ce vent de face en souffle favorable. Peut-être est-il temps de troquer le scooter contre un voilier et de hisser la voile de la conformité, car rien de tel qu’une mer calme pour une livraison sans encombre.
Après tout, comme dirait le livreur en quatre heures de pointe : « Ce n’est pas la destination, c’est le trajet qui compte, non ? Et avec le bon GPS, Glovo arrivera peut-être à bon port. » Alors, à quand la prochaine livraison de bonnes nouvelles ?
Source : Techcrunch