« Dans le monde numérique, le repos c’est comme le WiFi : essentiel, mais souvent difficile à trouver ». Ah, les chercheurs en intelligence artificielle ! Ces rock stars du monde techno, chassés par les géants et côtoyant des salaires astronomiques, semblent mener la belle vie. Pourtant, derrière le rideau de silicium, tout n’est pas si rose.
Cette quête frénétique de l’innovation a un coût : un stress monumental. Pas moins de sept chercheurs ont partagé avec TechCrunch que ce rythme effréné nuit à leur santé mentale. La compétition intense entre les labos d’IA isole, et les enjeux grandissants ne font qu’ajouter à la pression.
Avec des échéances aussi serrées qu’un algorithme pressé, l’industrie oublie parfois que ses chercheurs sont humains.
Rien qu’en décembre dernier, OpenAI a balancé 12 flux en direct, dévoilant une série de nouveaux outils, faisant trembler les techies partout. Pas en reste, Google a dégainé une salve de modèles et services à la vitesse de l’éclair. Mais cette réactivité impressionnante risque de laisser les chercheurs sur le carreau.
Dans la Silicon Valley, le culte du travail acharné n’est pas nouveau. Mais avec l’essor de l’IA, cette tendance atteint des sommets inquiétants. À OpenAI, les chercheurs cravachent six jours sur sept, voire plus. Même Sam Altman, leur vénéré CEO, aurait la fâcheuse tendance de pousser ses troupes vers des rythmes de travail intenses qui défieraient même un marathonien caffeine-addict.
Et c’est la même chanson chez les concurrents. Chez Google DeepMind, l’équipe dédiée aux modèles Gemini a carrément franchi la barre des 120 heures hebdomadaires pour corriger un bug. Quant aux ingénieurs de xAI, la boîte d’Elon Musk, ils partagent souvent leurs nuits de labeur sur les réseaux sociaux, comme s’ils postaient la dernière tendance culinaire du moment.
Face à cette surenchère, d’aucuns se demandent si toute cette course en vaut vraiment la peine. D’autant que ces avancées scientifiques, si lucratives soient-elles pour les entreprises, ont leur revers. Par exemple, en raison d’une erreur dans Gemini, Google a vu sa capitalisation fondre de 90 milliards de dollars. Ça pique un peu, non ?
Tandis que l’industrie affiche ses luttes sur des classements comme Chatbot Arena, des chercheurs s’interrogent sur la pertinence de tout cela. Zihan Wang, ingénieur en robotique, se demande quelle valeur a son travail, s’il est certain que quelqu’un d’autre ira plus vite que lui. C’est un peu comme essayer de s’inscrire sur une plateforme de streaming un soir de finale : on n’est jamais sûr de trouver sa place !
L’obsession pour commercialiser à tout-va a aussi détérioré une certaine camaraderie académique. Autrefois, les chercheurs pouvaient librement partager, collaborer. Désormais, ils sont souvent relégués à la course pour rendre des projets publics avant que le voisin ne le fasse. Le chercheur met davantage le nez sur le clavier que sur le partage d’idées.
Mais où tout cela a-t-il commencé ? Peut-être dès leurs études. Pour des doctorants comme Gowthami Somepalli, jongler entre fads et développements significatifs est un numéro d’équilibriste pour le moins stressant. L’angoisse de publier est omniprésente, et les vacances deviennent un souvenir lointain. À croire que l’industrie s’est inspirée de la dynastie des pharaons : publie ou péris !
Alors, comment réinventer le travail en IA ? Un retour à la bienveillance et à l’équilibre peut-être. Comme le souligne Bhaskar Bhatt, promouvoir une culture du « débranchez-vous » serait un bon début. Après tout, avant d’être des cerveaux brillants, nous restons des êtres humains, et la technologie devrait peut-être apprendre à le rappeler plus souvent.
Et si, au final, malgré cette révolution numérique, l’IA avait juste besoin d’un peu plus de… sérénité artificielle ?
Source : Techcrunch