Prenez un logiciel open source et secouez-le un peu, et vous pourriez bien avoir un débat enflammé sur ce qu’est vraiment le code « libre ». Comme disait un sage : « Comparer open source et code propriétaire, c’est comme demander si la crème glacée à la fraise est un légume ».
L’Open Source Initiative (OSI) nous laisse souvent le mot final : c’est open source si la licence l’est. Mais perdus dans les méandres juridiques, il est facile de croire que la liberté du code se réduit à des signatures légales. La vérité est que le débat oscille entre les philosophies communautaires et l’intérêt commercial, et ne se résout pas toujours par un simple coup de tampon.
Prenons l’exemple d’Android. Officiellement sous le projet Android Open Source (AOSP) et la licence Apache 2.0, Android est un champion autoproclamé de l’open source. Toutefois, en coulisses, Google serre les rênes : des accords anti-fragmentation restreignent les fabricants de matériel qui voudraient explorer de nouvelles versions “fourchues” du système. Android est peut-être ouvert au sens des licences, mais sa communauté de contributeurs n’en a que le nom.
Quand l’open source ressemble à un mirage, il est temps de vérifier si l’oasis est un mirage ou un vrai point d’eau.
Les experts comme Luis Villa et Peter Zaitsev nous rappellent que l’indépendance réelle et la gouvernance partagée sont cruciales pour éviter que le « code libre » ne devienne une chimère. Quand le monde de l’open source commence à être dominé par des intérêts commerciaux, la prétendue « liberté » semble une note de bas de page.
Ailleurs, Meta nous chante la chanson de l’open source avec ses modèles Llama, mais manque le refrain juridique. Les modèles linguistiques, bien que partiellement libres, sont farcis de restrictions commerciales. Selon Emily Omier, si l’on veut être aussi audacieux pour redéfinir le terme, c’est que l’open source a encore du potentiel et de la valeur à offrir.
Ce débat s’intensifie avec l’introduction de l’intelligence artificielle. Des entreprises comme DeepSeek plongent dans les eaux de l’open source, laissant des questions flottant sur leurs données de formation obscures. Et avec des régulations comme l’EU AI Act qui façonnent le terrain de jeu, le besoin de clarté est plus pressant que jamais.
Pour les puristes comme Stefano Maffulli de l’OSI, l’importance du code libre doit résider dans une définition claire, centrée sur la licence. Les belles idées de conception ouverte sont appréciées, mais elles restent des idéaux philosophiques.
Alors que le débat continue de s’étoffer, une chose est certaine : si vous croyez que l’open source signifie tous tirer à la même corde… attention, cette corde pourrait bien être un spaghetti !
Source : Techcrunch