« Faire un pas en avant, deux pas en arrière, c’est bon pour les danseurs professionnels, mais pas pour les fusionneurs d’entreprises automobiles. » Voilà qui pourrait résumer la danse hésitante entre Honda et Nissan, qui ont préféré se séparer gentiment du projet de méga-fusion de 60 milliards de dollars. Comme le dit si bien Reuters, c’est en partie dû à la « fierté de Nissan et à une alarme insuffisante concernant sa situation. » Ah, la fierté, cet ingrédient indispensable pour transformer une réunion en combat de coqs !
Alors qu’on pouvait s’attendre à une douce symphonie entre les deux géants japonais, il semble que les accords ont changé de tonalité. Honda, tout aussi improvisateur qu’un jazzman, a modifié les termes du deal en proposant à Nissan de devenir une simple filiale. Et avant même que vous puissiez dire « c’est du jamais vu », l’électronique géant taïwanais Foxconn, qui adore se glisser dans l’univers des véhicules électriques, a levé la main haut et fort, prêt à prendre une part du gâteau désormais orphelin grâce à l’ajout de Nissan à leur plat de résistance.
Cette fusion aurait pu être un véritable « roulez jeunesse » pour les deux marques, qui avaient annoncé leur alliance en décembre dernier avec des ambitions de survie face aux « changements dramatiques » de l’industrie automobile. En unissant leurs forces, elles auraient décroché la troisième place du podium mondial des constructeurs automobiles. Elles envisageaient même d’ajouter Mitsubishi au menu d’alliance, comme une touche de citron sur un filet de poisson déjà bien cuit.
Quand la fierté est au volant, c’est parfois l’opportunité qui fait marche arrière.
Malheureusement pour eux, ajouter Mitsubishi aurait impliqué de naviguer dans les eaux troubles de l’alliance stratégique déjà en place entre Nissan et Renault. Naviguer entre fierté et stratégie, pas facile quand les vagues sont aussi hautes que les ambitions. Au final, c’est le cœur qui a choisi de dire « merci, mais non merci ». Un coup dur pour les rêveurs de fusions géantes, mais peut-être une aubaine pour les petits malins comme Foxconn qui se faufilent là où il reste de la place.
Et donc, Honda et Nissan repartent chacun de leur côté, un peu comme deux lycéens après un slow un peu raté, tandis que Foxconn affûte déjà ses arguments pour conquérir Nissan, tel un preux chevalier roulant vers une nouvelle aventure. Sur la scène de l’automobile mondiale, mieux vaut éviter les coups de blues et s’accrocher au rêve de partenariats, sans créer de courts-circuits d’ego!
En somme, cette fusion aurait pu être l’union mécanique de l’année, mais c’était sans compter sur la mécanique complexe des fusions où chaque boulon de fierté peut faire sauter un accord. Et sur cette note, souvenez-vous : dans le monde des affaires, il est toujours préférable d’avoir des actions plutôt que des fictions!
Source : Techcrunch
