Que cache réellement le ballet hypnotique des nuages irisés dans le ciel martien ? Le rover Curiosity, œil vigilant de la NASA sur la planète rouge, a récemment apporté une perspective intrigante de ces formations nuageuses étranges se déplaçant dans la voûte céleste. À quoi assistons-nous vraiment lorsqu’une symphonie de couleurs illumine l’atmosphère martienne ?
Curiosity a capturé une scène impressionnante de nuages dits noctiluques passant au-dessus de lui le 17 janvier. Pourquoi ces nuages, si insaisissables à la lumière du jour, revêtent-ils des teintes arc-en-ciel au crépuscule ? En réalité, ces nuages, appelés iridescents ou de perle, diffusent la lumière du soleil couchant, créant ainsi une palette de couleurs mystique. Mais quelles différences les distinguent réellement des nuages de notre propre planète ?
Les scientifiques ont publié un extrait vidéo de ces nuages sur X, accéléré 480 fois. Ces nuages en haute altitude, que nous observons aussi aux confins de l’espace depuis la Terre, se composent toutefois de glace sèche sur Mars, une particularité totalement absente de l’atmosphère terrestre constituée de glace d’eau. Comment expliquer cette différence fondamentale entre Mars et la Terre, alors que la densité de vapeur d’eau sur Mars est si faible qu’elle ne permet pas la formation de nuages réfléchissant la lumière après le coucher du soleil ?
« La beauté de leur spectacle continue de me surprendre chaque fois que j’en découvre une nouvelle manifestation. » — Mark Lemmon
Mais que représentent vraiment ces nuages chatoyants du haut de leurs 37 à 50 miles d’altitude dans le ciel marseillais ? Bien que les images semblent provenir de l’espace, elles ont en fait été capturées par la Mastcam gauche du Curiosity depuis le sol martien. La perspective trompeuse, avec quelques coins manquants dans les images, est le résultat d’un problème de roue de filtre couleur du rover, mais l’impression reste celle d’un spectacle céleste grandeur nature. Que signifie vraiment cette vue pour notre compréhension de l’atmosphère martienne ?
Depuis le 19ème siècle, l’humanité scrute le ciel pour comprendre ces nuages en haute altitude. Les historiens se rappellent que ces noageux paradisiacaux ne pesaient qu’une épaisseur de glace d’eau dans la mésosphère terrestre. Pourquoi sont-ils si mystérieux alors que nous les comprenons si peu, même après la mission Aeronomy of Ice in the Mesosphere de la NASA il y a deux décennies ?
Le contraste avec Mars se traduit par l’absence de ce phénomène à d’autres endroits de la planète rouge. Les raisons résident-elles dans la localisation de la formation de ces nuages ou dans leurs conditions spécifiques ? Alors que le rover Perseverance, basé dans le cratère Jezero de l’hémisphère nord, n’en a encore aperçu aucun, certains scientifiques soupçonnent qu’ils soient engendrés par des ondes de gravité capables de refroidir l’air au point de condenser le dioxyde de carbone en glace. Mais saurons-nous un jour quels mystères se cachent derrière ces nuages de glace carbonique ?
Si ces nuages de perles, observés initialement par la mission Pathfinder en 1997, demeurent rares et étendus, identifions-nous encore l’ensemble des paramètres nécessaires pour pouvoir les prédire et les planifier ? Quels autres secrets cachent-ils, ces éclats irisés au sein de l’atmosphère martienne, et que disent-ils vraiment du climat de la planète rouge ?
Source : Mashable