Pourquoi tant d’arbres abattus finissent-ils en copeaux plutôt qu’en bois d’œuvre, surtout dans un monde de plus en plus soucieux de l’environnement ? Cette tendance intrigante peut être observée dans de nombreuses villes et banlieues américaines, où les arbres sont souvent coupés puis réduits en détritus plutôt que transformés en planches précieuses.
Qui est derrière ce gâchis de ressources ? Ben Christensen, fasciné par le respect que sa famille a envers les arbres, a décidé de creuser la question. Grandissant au milieu des pins majestueux du Nouveau-Mexique, il a hérité de cette vénération, son père étant menuisier. La raison principale semble être un manque de coordination dans la chaîne d’approvisionnement du bois, explique Christensen. Les services d’entretien des arbres sont incités à passer à l’intervention suivante le plus rapidement possible, sans prendre le temps de trouver une alternative responsable pour les troncs.
C’est dans cette inefficacité que Christensen, Marisa Repka et Theo Hooker ont flairé une opportunité, fondant Cambium. Cette start-up vise à réutiliser le bois condamné à la déchiqueteuse, principalement via un logiciel capable de connecter et coordonner les différents acteurs de la chaîne d’approvisionnement en bois. Mais comment la technologie peut-elle révolutionner cette vieille industrie? Cambium propose des solutions pour que les entreprises puissent acheter ou vendre plus de bois, en promettant un service amélioré et des contrats plus stables et durables.
Transforming waste into opportunity: will Cambium reshape the timber industry?
Mais Cambium ne se contente pas de connecter les acteurs ; elle fabrique aussi ses propres produits, dans le but de stabiliser une source historiquement irrégulière de bois. Avec des partenariats établis avec des structures telles que Room and Board et Steelcase, Cambium vend des produits en bois d’œuvre de qualité. De plus, l’entreprise se lance dans la fabrication de bois lamellé-collé croisé, un type de bois d’ingénierie en collaboration avec divers fabricants.
Alors que la question environnementale prétend faire partie du cœur de leur mission, Cambium soutient que chaque kilomètre gagné par la réutilisation réduit considérablement l’empreinte carbone. Pourtant, le marché reste dominé par quelques grandes entreprises, et le défi de la fragmentation persiste. Comment Cambium surmonte-t-elle cet obstacle ? Grâce à son logiciel, la start-up gère une large gamme de transactions, de l’abattage à la commercialisation du bois.
Cambium n’est pas seulement axée sur les solutions digitales, elle comprend aussi la réalité du terrain : des entreprises, souvent réticentes à se digitaliser, ont besoin d’arguments commerciaux concrets. L’intelligence artificielle développée par Cambium promet d’introduire une civilisation numérique chez des entreprises ancestrales sans perturber leur fonctionnement traditionnel. Est-ce suffisant pour transformer une industrie entière ? En tout cas, avec 18,5 millions de dollars de levée de fonds, l’avenir semble prometteur.
Le logiciel pourrait bien modifier la manière dont ces entreprises tiennent leurs livres sans changer leur fonctionnement quotidien. L’introduction de l’IA pour extraire des données des appels téléphoniques semble être la prochaine étape de son évolution. Alors que Cambium poursuit son essor, une question persiste : réussiront-ils à changer l’industrie du bois à travers ces nouvelles technologies sans aliéner ceux qui s’y accrochent encore aux traditions ?
Source : Techcrunch