La résurrection des espèces disparues, est-ce un rêve réalisable ou un cauchemar éthique en devenir? Colossal, une startup texane en biotechnologie, propose de revisiter l’extinction grâce aux avancées génétiques. Dès lors, jusqu’où peut-on aller sans jouer à l’apprenti sorcier?
À SXSW, Ben Lamm, PDG de Colossal, s’est exprimé sur les ambitions de l’entreprise : ressusciter le mammouth laineux et d’autres espèces éteintes, mais pas au point de recréer un « Jurassic Park ». Pourquoi ce besoin de ramener à la vie ces créatures d’un autre temps? Pour Lamm, c’est une question de responsabilité morale et éthique face aux dégâts causés par l’Homme.
Cependant, est-il réellement possible de faire revenir le passé? Le manque d’ADN exploitable rend la résurrection des dinosaures impensable, mais il n’en est pas de même pour le dodo ou le tigre de Tasmanie. Colossal promet même des hybrides de mammouth laineux pour 2028, avec pour intention de réintroduire ces créatures dans leur habitat d’origine.
Les technologies d’édition génétique pourrait-elle devenir l’outil indispensable de demain pour réparer les erreurs d’hier?
Avec une levée de fonds atteignant plusieurs millions, la vision de Colossal semble séduire les investisseurs. Mais quels sont les véritables enjeux économiques derrière cette idée de « re-sauvagement » et de séquestration de carbone? Lamm entrevoit des milliards de dollars à la clé, de quoi faire réfléchir sur les motivations réelles.
Projet controversé : la création du « souris laineux », une espèce éditée génétiquement pour mimer les mutations des mammouths. Une réussite scientifique ou simplement une exploration des gènes de souris? Les avis sont partagés parmi les experts.
Parallèlement, l’intelligence artificielle et la biologie synthétique se pointent comme des outils prometteurs et potentiellement dangereux. Devrait-on s’inquiéter des promesses futuristes de Lamm, telles que l’élimination du cancer ou la prolongation indéfinie de la vie humaine?
Enfin, le projet de « bio-vaults », des coffres-forts biologiques destinés à préserver les espèces, pourrait mobiliser des ressources colossales, telle une version moderne du projet Manhattan. Quelles nations sont prêtes à s’engager dans une telle aventure? Lamm laisse planer le mystère sur d’éventuelles collaborations gouvernementales.
Avec tant d’ambition, ne devrions-nous pas poser le regard sur les implications éthiques, économiques et environnementales de ces résurrections? À quel point devons-nous embrasser ou craindre ces innovations?
Source : Techcrunch