Le rêve de l’énergie de fusion est-il enfin à notre portée? Avec la récente annonce de General Fusion, les espoirs d’une énergie propre et inépuisable semblent se rapprocher de la réalité. L’entreprise a récemment déclaré avoir réussi à créer du plasma, un état superchauffé de la matière nécessaire à la fusion, dans un prototype de réacteur. Quels sont les défis restants dans cette quête ardue pour révolutionner les énergies?
La machine Lawson 26 (LM26) est la dernière création de General Fusion, qui s’efforce de prouver l’efficacité de son approche unique, qu’on pourrait presque qualifier de « steampunk ». Assemblée en un temps record de 16 mois, cet appareil ambitieux vise à atteindre le « breakeven » d’ici 2026. Mais quels sont les seuils critiques pour que ce réacteur passe du stade expérimental à une source d’énergie viable?
En matière de fusion, on distingue deux points cruciaux : le point mort commercial et le point mort scientifique. Le premier, souvent cité, survient lorsque la réaction de fusion génère plus d’énergie que ce que consomme l’ensemble de l’installation, permettant ainsi d’alimenter le réseau électrique. Or, aucune installation n’a encore réussi cet exploit. Alors le point mort scientifique, un précurseur nécessaire, est-il suffisant pour raviver l’intérêt des investisseurs?
L’atteinte du point mort scientifique sera-t-elle le tremplin vers un avenir énergétique révolutionnaire?
La méthode de General Fusion, que l’on nomme fusion par cible magnétisée (MTF), diffère des approches classiques. Contrairement aux lasers de la National Ignition Facility, leur réacteur utilise des pistons à vapeur. Est-ce là une solution innovante ou un rêve encore distant? Ces pistons compriment un mur de lithium liquide autour du plasma, un concept exploré dès les années 1970 par la recherche militaire américaine.
Toutefois, la route est parsemée d’embûches. Le LM26 actuel ne dispose pas encore du mur de lithium liquide promis, se contentant d’un mur de lithium solide compressé par électro-aimants. Cette limitation retarde l’enchaînement des tests et les progrès sur le prototype du mur liquide, bien qu’encourageants, nécessitent encore des défis d’ingénierie colossaux à relever. Cela soulève la question : combien de temps reste-t-il avant que LM26 ne passe à l’étape suivante?
Malgré ces obstacles, General Fusion continue de courir contre d’autres jeunes entreprises bien financées. Le chronomètre est lancé, mais l’issue est incertaine. L’entrée de ces nouveaux concurrents avec des moyens financiers importants et des délais serrés fait émerger une question cruciale : qui sera le premier à allumer la mèche de cette révolution énergétique tant attendue?
Source : Techcrunch