Flock Safety représente-t-elle l’avenir de la surveillance ou un pas de trop en matière de vie privée ? Depuis que cette startup basée à Atlanta a levé 275 millions de dollars, sa valorisation atteint un impressionnant 7,5 milliards de dollars. Mais derrière ces chiffres se cachent des questions pressantes sur les implications de ses technologies.
En 2017, Flock débutait son aventure à travers Y Combinator et a vu sa croissance exploser ces dernières années, atteignant plus de 300 millions de dollars de revenus annuels récurrents, une progression de 70 % par rapport à l’année précédente. Mais comment une entreprise aussi jeune a-t-elle pu atteindre de tels sommets si rapidement ? Est-ce uniquement grâce à ses innovations technologiques comme la reconnaissance automatique de plaques d’immatriculation et la détection de coups de feu ? Ou bien est-ce le résultat d’une stratégie d’acquisitions bien calibrée, comme celle de la société de drones de sécurité publique Aerodome ?
En dépit de ces réussites, Flock Safety est également au cœur de controverses. L’ACLU a exprimé ses préoccupations concernant la surveillance de masse que permet cette technologie et a incité l’entreprise à faire évaluer ses produits de manière indépendante. Pourquoi une telle réticence de la part de Flock ?
Peut-on concilier sécurité publique et respect de la vie privée ?
Par ailleurs, Flock fait face à une poursuite pour licenciement abusif d’un maire en Californie. Cela peut-il entacher sa réputation parmi ses investisseurs nombreux et influents comme Andreessen Horowitz, Greenoaks, et d’autres ? Geoff Lewis de Bedrock Capital a témoigné de son empressement à investir dans Flock depuis les débuts avec une offre « insensée » de 10 millions de dollars que Langley, le cofondateur de Flock, n’a pas pu refuser.
Les investisseurs semblent croire fermement en la mission de Flock. Dans une précédente déclaration, David Ulevitch d’a16z mentionnait que Flock ne protège pas seulement les biens, elle « aide littéralement à sauver des vies ». Mais cela soulève la question du prix à payer en termes de liberté individuelle.
Le soutien et l’enthousiasme des investisseurs comme Garry Tan de YC, se fondent-ils uniquement sur les résultats financiers et l’impact affiché sur la sécurité publique ? Ou existe-t-il une méconnaissance ou une minimisation des impacts sur la vie privée ?
Alors que Flock continue d’obtenir des financements colossaux, il est crucial de s’interroger sur la trajectoire que cette entreprise prendra. La demande pour sa technologie de surveillance est-elle une solution ou une menace pour la société ? Quelle est la limite entre la sécurité et la surveillance excessive ?
Source : Techcrunch