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Credits image : Pedro Céu / Unsplash

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La fusion nucléaire va-t-elle se heurter à une pénurie de lithium-6 ?

La révolution de la fusion nucléaire est-elle déjà menacée avant d’avoir commencé ? La plupart des startups du secteur promettent de produire une énergie propre et quasi illimitée, mais sous la surface de ce discours optimiste, une question clé plane : d’où viendra le carburant indispensable pour alimenter cette nouvelle génération de centrales ? L’industrie s’attaque-t-elle à un problème qu’elle sous-estime, ou bien le défi de l’approvisionnement en lithium-6 pourrait-il faire capoter ces ambitions ?

Alors que l’on se penche sur les défis de la fusion, la source du combustible semble souvent reléguée au second plan. Pourtant, pour que la réaction de fusion se produise, il faut produire du tritium, généralement à partir de l’isotope rare du lithium : le lithium-6. Or, ce composant est si disputé et son approvisionnement si ténu qu’aucune startup n’a encore vraiment relevé le gant… jusqu’à présent. Ce sont les questions de Charlie Jerrott, un ingénieur passé chez Focused Energy, qui ont mis le doigt sur cette faille sous-estimée de l’écosystème de la fusion.

Pourquoi tout le monde semble-t-il s’accorder à dire que le problème n’est pas urgent — alors qu’aucune entreprise ne s’est jusqu’ici spécialisée dans l’extraction et la fourniture de lithium-6 à grande échelle ? Jerrott et Jacob Peterson en ont fait leur cheval de bataille en fondant Hexium, une startup discrète jusqu’alors, mais qui vient de sortir de l’ombre avec une levée de fonds de 8 millions de dollars menée par MaC Venture Capital et Refactor.

L’industrie de la fusion s’apprête-t-elle à manquer de carburant avant même d’avoir décollé ?

Leur pari ? Détourner une technologie développée pendant la guerre froide, l’Atomic Vapor Laser Isotope Separation (AVLIS), de sa vocation première — le tri isotopique de l’uranium — pour l’appliquer au lithium. Après être restée dans les cartons du Département américain de l’énergie pendant des décennies, cette méthode de séparation par laser d’une précision extrême pourrait-elle ouvrir la voie à une chaîne d’approvisionnement fiable pour la fusion ?

Selon Hexium, la solution est moins énergivore qu’il n’y paraît. En vaporisant le lithium puis en l’exposant à un faisceau laser parfaitement ajusté, seules les atomes de lithium-6 sont ionisées et récupérées, laissant passer le lithium-7, exploité ailleurs dans l’industrie nucléaire. Simple dans son principe, la méthode demande cependant un réglage d’une finesse inouïe, digne de la chirurgie quantique. Peut-on vraiment industrialiser ce procédé à grande échelle, ou s’agit-il d’un pari technologique trop risqué ?

Avec leur financement, les fondateurs veulent construire une première usine pilote en format “start-up” plutôt que “gigafactory” — Hexium revendique pouvoir travailler dans un espace de la taille d’un Starbucks. Est-ce la préfiguration d’un modèle industriel modulaire, capable de produire plusieurs dizaines — voire centaines — de kilos de lithium-6 par an si la demande explose ?

La diversification de la filière lithium ne répondra pas seulement aux besoins de la fusion, mais pourrait également sécuriser l’approvisionnement pour le parc nucléaire traditionnel, qui utilise le lithium-7 pour ses propres besoins. Mais derrière ces avancées pointe une interrogation fondamentale : le succès de la fusion dépend-il, plus que jamais, de la maîtrise des chaînes d’approvisionnement ?

Source : Techcrunch

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