Le marché du SUV électrique de luxe a-t-il trouvé son nouveau champion avec l’arrivée du Lucid Gravity ? Après des années de développement, Lucid ambitionne de détrôner des légendes du segment comme le Cadillac Escalade IQ ou encore le BMW X7. Mais ce Gravity tient-il toutes ses promesses ou sommes-nous face à un énième mirage technologique ?
La stratégie de Lucid, soutenue par des capitaux saoudiens, est de proposer un véhicule qui n’a aucun compromis : luxe, technologie, autonomie, et confort, tout en visant une clientèle aisée qui souhaite tourner le dos à Tesla. Ce SUV électrique, vendu à partir de 96 550 dollars, va-t-il réellement bouleverser l’ordre établi ? L’ombre de Peter Rawlinson, ex-patron de la firme, plane toujours sur le Gravity. D’ailleurs, comment l’ingénierie maison réussit-elle à se démarquer sur ce marché ultra-concurrentiel ?
Au premier regard, le Gravity s’impose par sa fiche technique. Une autonomie allant jusqu’à 725 kilomètres (EPA), des temps de recharge éclair – 320 kilomètres récupérés en tout juste 11 minutes sur borne rapide – et un 0 à 100 km/h abattu en moins de 3,5 secondes. Mais à quel prix ? Les clients paient-ils plus pour du “bling” ou pour une véritable rupture technologique ? Et le modèle le plus abordable, à 81 550 dollars, pourra-t-il séduire au-delà du cercle des ultra-privilégiés ?
Lucid parie sur l’innovation pour s’imposer face aux géants du secteur, mais la prouesse technique suffit-elle pour convaincre les acheteurs les plus exigeants ?
Les dessous techniques du Gravity montrent une volonté claire d’éradiquer les points faibles des générations précédentes d’électriques. Une batterie de nouvelle génération conçue avec Panasonic, une architecture de recharge pensée pour le futur standard nord-américain (NACS) de Tesla, et une gestion sans fusible pour maximiser l’espace intérieur : Lucid ne manque-t-il pas d’anticipation ou prend-il de vrais risques ? Comment expliquer que l’équipe ait dû tout repenser à 70% du projet, suite à l’annonce de Tesla sur le nouveau standard ?
Côté électronique embarquée, le Gravity met le paquet : puce NVIDIA Orin-X et Snapdragon 8295 pour l’info-divertissement et l’assistance à la conduite de niveau 2, la firme promise déjà des fonctionnalités de niveau 3. Cependant, la question demeure : Lucid promet-il trop vite, ou la technologie est-elle vraiment prête à faire basculer le SUV dans une nouvelle ère de conduite ?
Le design intérieur, modulable et immense, laisse sans voix : 3 rangées, 120 pieds cubes, et la suppression des traditionnels boîtiers à fusibles au profit de “diffuseurs” électroniques gagne de précieux centimètres. Sur la route, Lucid semble n’avoir négligé aucun détail, de la suppression du roulis aux sensations d’agilité inégalées pour un véhicule de ce gabarit. Pourtant, ce gigantisme ne risque-t-il pas de poser problème lors d’une utilisation quotidienne en milieu urbain ?
Les premiers essais démontrent un SUV maniable, agréable, capable de prouesses sur route, et même en léger hors-piste grâce à sa direction arrière et sa garde au sol adaptative. Cette surenchère de technologie et d’espace incite cependant à poser la question : Lucid ne vise-t-il pas une niche, au risque de passer à côté d’un vrai marché de masse ?
Avec tous ces atouts alignés, une question finale s’impose : le Lucid Gravity arrive-t-il à dépasser le simple effet “waouh” technologique pour s’imposer comme une nouvelle référence durable face aux mastodontes traditionnels et aux modèles Tesla ?
Source : Techcrunch
