La 125e édition du New York International Auto Show (NYIAS) mérite-t-elle vraiment toute l’attention qu’on lui porte cette année ? Face aux multiples crises – qu’elles soient liées aux frontières, aux tarifs douaniers ou à l’évolution des besoins de mobilité – pourquoi tant de constructeurs affluent-ils encore dans la Grosse Pomme pour dévoiler leurs nouveautés ? Que cherchent Subaru, Kia, Genesis ou encore Lucid en exposant leurs dernières trouvailles électriques et leurs concepts impressionnants, alors que le marché semble plus que jamais tiraillé entre nostalgie du passé et promesses du futur ?
Commençons par le Subaru Trailseeker 2026, le deuxième véhicule électrique de la marque. Faut-il s’enthousiasmer pour ce modèle, qui reste arrimé à la plateforme e-TNGA partagée avec Toyota ? Certes, son autonomie plafonne autour de 420 kilomètres, loin des standards dominants. Mais Subaru parie sur un design revisité, un gabarit plus imposant et des aptitudes tout-terrain destinées aux amateurs de grands espaces. Suffisant pour convaincre au royaume du pick-up ?
Le chemin de l’électrique paraît plus assuré du côté de Kia. Avec l’EV4, le constructeur sud-coréen entend-il frapper un grand coup aux États-Unis ? Proposé à un tarif abordable – entre 35 000 et 40 000 dollars –, le SUV embarque les meilleures technologies de régénération de la marque. Le Nightfall Edition de l’EV9, quant à lui, joue la carte de l’élégance ténébreuse, renouvelant discrètement mais efficacement un modèle déjà populaire pour ceux à la recherche d’une troisième rangée abordable.
L’automobile oscille-t-elle encore entre rêve et réalité, ou ces nouveautés préfigurent-elles un tournant du secteur ?
Au rayon des concepts, le Genesis X Gran Equator fait le show : design spectaculaire, capot interminable, lumière LED omniprésente. Est-ce l’annonce d’un nouvel art de vivre du luxe électrique ? Si la motorisation de production reste un mystère, l’absence de calandre laisse augurer une version zéro émission. Pendant ce temps, Lucid expose enfin au grand public son SUV Gravity : jusqu’à 725 km d’autonomie, 200 km rechargés en 11 minutes, et un coffre avant transformable en sofa – est-ce là la machine qui brisera le plus grand tabou des véhicules électriques : l’incapacité de voyager sur de longues distances sans stress ?
Et que penser du Hyundai Ioniq 5 N TA, recordman électrique à Pikes Peak, qui affiche un moteur quasi identique à la version standard ? Les innovations de masse seraient-elles maintenant à la hauteur des exploits sportifs ? Face à lui, la Maserati GT2 Stradale laisse rugir ses chevaux thermiques pour caresser le rêve d’un bolide de course homologué pour la rue, alors que son prix demeure secret – faut-il y voir un dernier chant pour les passionnés de « pétarades » ?
Enfin, le salon n’oublie pas ses racines : un prototype Chrysler 6 de 1924, pionnier des freins hydrauliques et des six cylindres populaires, rappelle qu’à NYIAS, chaque avancée technique a son histoire. Faut-il y voir un signe : le passé inspire-t-il encore autant le futur ?
À travers cette diversité étourdissante – entre voitures électriques pointues, concepts futuristes, sportives thermiques survoltées et souvenirs d’antan –, le New York International Auto Show dessine-t-il vraiment le chemin que prendra l’automobile dans les années à venir ?
Source : Engadget