La sortie de la Switch 2 attise-t-elle déjà les convoitises, ou bien sème-t-elle la confusion chez les fans de Nintendo ? L’annonce de l’ouverture des précommandes était-elle vraiment attendue, ou s’agit-il d’une stratégie marketing finement orchestrée dans un contexte géopolitique tendu ? Derrière le battage publicitaire, de nombreuses questions émergent sur les dessous de cette nouvelle génération de console.
Le 24 avril, les joueurs américains et canadiens pourront enfin précommander la fameuse Switch 2 – mais à quel coût ? Nintendo surprend : malgré la pression des tarifs douaniers américains déclenchés par les annonces de l’administration Trump, la firme maintient un prix catalogue de 450 dollars pour la console seule, et 500 dollars pour le bundle avec Mario Kart World. Toutefois, ce gel tarifaire n’apporte-t-il pas son lot d’incertitudes ? Nintendo reste évasif et prévient que les tarifs de ses accessoires, eux, connaîtront bien des ajustements à la hausse, invoquant « les conditions du marché ». Pourquoi cette distinction ? Faut-il s’attendre à une inflation prochaine, même sur la Switch 2 elle-même ?
Derrière la bonne nouvelle d’une disponibilité générale dès le 5 juin se cache une réalité moins simple : l’accès aux précommandes Nintendo directes sera soumis à une véritable course d’obstacles. Les conditions ? Posséder un compte Nintendo, être majeur, être déjà abonné à Switch Online depuis au moins douze mois avec 50 heures de jeu minimum (avant avril 2025 !). Qui sera vraiment prioritaire ? Les fans les plus engagés, ou tout simplement ceux ayant le portefeuille et le temps nécessaire ?
Derrière l’apparente stabilité des prix et l’annonce d’une sortie mondiale, la Switch 2 soulève bien plus de questions qu’elle n’apporte de réponses pour les gamers avertis.
Si vous comptez acheter la console, faut-il privilégier les canaux officiels de Nintendo, ou tenter votre chance chez Amazon, Best Buy, GameStop ou Walmart ? Rien n’indique si les règles de priorité drastiques de Nintendo seront aussi appliquées chez les revendeurs tiers. Difficile donc de garantir sa place : la stratégie commerciale de la marque semble jouer sur la rareté et la pression, alors même qu’une pause de 90 jours sur les tarifs douaniers avec certains pays offre un léger répit.
Si le prix des accessoires flambe – exemple, la caméra Switch 2 devient 55 dollars, la manette Pro monte à 85, une paire de nouveaux Joy-Con atteint 95 dollars – c’est que la base même de la production est désormais fragile. Nintendo, ayant déjà migré une partie de sa fabrication vers le Vietnam, réussira-t-il à amortir la hausse des coûts douaniers et garantir la disponibilité sans rogner sur ses marges ? Est-il vraiment envisageable que la firme vende la Switch 2 à perte rien que pour ne pas perdre la face en Occident ?
Côté matériel, la Switch 2 change la donne : écran LCD de 7,9 pouces en 1080p HDR et 120Hz, micro intégré, nouveaux Joy-Con plus évolués et stockage boosté à 256Go. Les fans de technologie se réjouissent, mais derrière les paillettes, tous ces nouveaux accessoires seront rapidement un luxe si l’inflation se poursuit. Nintendo joue-t-il la carte du progrès ou celle du prestige ?
À l’heure des précommandes ouvertes, la console phare de Nintendo va-t-elle permettre à ses fans de jouer sans entrave, ou bien deviendra-t-elle le symbole d’une industrie qui réserve le meilleur aux plus privilégiés ?
Source : Engadget