Faut-il vraiment investir dans une console dédiée à la création de contenu, ou n’est-ce qu’un gadget de plus destiné à encombrer notre bureau ? Logitech a récemment mis à jour sa MX Creative Console, un outil que j’ai trouvé prometteur lors de mon précédent test, mais qui pêchait par un manque criant de compatibilité avec certains logiciels phares de la création numérique. Aujourd’hui, la marque revient à la charge avec une correction majeure : la prise en charge étendue d’applications incontournables. Mais cette mise à jour est-elle vraiment à la hauteur des attentes des créateurs ?
La MX Creative Console, pour rappel, s’adresse aux professionnels et passionnés de créativité, en proposant une interface tactile et des molettes pour accélérer le flux de travail sur MAc ou PC. D’emblée, Logitech met en avant sa compacité et son design moderne, ainsi que des touches dynamiques qui s’adaptent selon l’application utilisée. Mais concrètement, qu’apportent les nouveaux ajouts en termes d’efficacité et d’innovation ?
Première avancée remarquée : l’intégration complète d’Adobe Lightroom (version “cloud” et plus seulement “Classic”). Peut-on enfin vivre une expérience de retouche photo où l’on règle d’un geste l’exposition, le contraste ou la netteté… tout en classant et notant ses images à la volée ? Les principales fonctions de la console semblent, selon Logitech, exploiter au maximum ces possibilités et promettent un workflow plus fluide, mais est-ce vraiment le cas pour l’utilisateur final ?
La promesse de Logitech n’est-elle pas celle d’une démocratisation des surfaces de contrôle pour tous les créatifs numériques ?
Poursuivons : ce n’est pas tout. Le partenariat avec Blackmagic Design fait entrer DaVinci Resolve dans la danse, une alternative très respectée à Premiere Pro. Cette nouvelle collaboration permet, sur le papier, de manipuler la timeline, d’effectuer des coupes précises ou d’accéder rapidement à la gestion des effets. Faut-il s’attendre à une renaissance de la productivité pour les monteurs et motion designers ? Et que dire de l’ajout du support de Final Cut Pro d’Apple et de l’outil de design d’interface Figma ? La console se transforme-t-elle enfin en tour de contrôle universelle pour tous les métiers de la création ?
Derrière cette offensive technologique, il faut rappeler que Logitech n’en est pas à son coup d’essai. L’entreprise a racheté Loupedeck, spécialiste des surfaces de contrôle, en 2023, ce qui a ouvert la voie à la sortie de la MX Creative Console. Fait révélateur : il a fallu près de sept mois à Adobe pour sortir une mise à jour majeure, alors que les créateurs attendaient plus de réactivité. Est-ce le signe d’un changement de philosophie chez les éditeurs de logiciels, ou d’une prise de conscience tardive des besoins des créatifs ?
L’enjeu est là : veut-on, pour 200 dollars, un accessoire qui centralise tous les outils ou risquons-nous de nous retrouver avec une énième manette inutile ? Selon Logitech, le potentiel est “déverrouillé” grâce aux nouveaux plug-ins, ouvrant la voie à des usages plus larges, du montage vidéo à la retouche photo en passant par le design d’interface. Mais ce potentiel se concrétisera-t-il vraiment dans votre quotidien ?
Devons-nous croire que la MX Creative Console, riche de ses nouvelles fonctions, deviendra le nouveau standard pour la création numérique multisupport, ou bien n’est-il là que pour séduire un marché de niche ? L’évolution rapide des logiciels justifie-t-elle encore l’achat d’un hardware aussi spécialisé ?
Source : Engadget