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Credits image : Maxim Tolchinskiy / Unsplash

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Adobe peut-il vraiment rendre le contrôle de leurs images aux créateurs face à l’IA ?

Les créateurs d’images pourront-ils enfin contrôler ce que les IA font de leurs œuvres ? Alors qu’Internet s’est depuis longtemps doté du fichier robots.txt pour indiquer aux robots d’indexation les actions autorisées ou non sur un site, Adobe tente d’introduire un standard similaire, mais pour les images. Comment, dans un contexte de course effrénée à l’intelligence artificielle, ce géant du logiciel espère-t-il donner aux artistes plus de pouvoir sur l’utilisation de leurs photos, illustrations ou visuels pour l’entraînement des modèles génératifs ?

Depuis des mois, la question fait débat : les entreprises d’IA respecteront-elles un mécanisme où les créateurs cocheraient une simple case pour indiquer “n’utilisez pas cette image pour entraîner vos modèles” ? Faut-il leur faire confiance alors que, déjà, certains ignorent délibérément robots.txt, comme le révèle Business Insider ? L’initiative d’Adobe, à travers l’ajout de “content credentials” dans la métadonnée des fichiers image, change-t-elle fondamentalement la donne ou n’est-ce qu’un vœu pieux ?

Concrètement, ces “content credentials” – encodés via la norme C2PA sur la provenance des contenus – permettent d’indiquer l’auteur, le réseau social ou la volonté de ne pas voir ses images réutilisées par l’IA. Ce nouveau service, l’Adobe Content Authenticity App, accessible en ligne et ouvert même aux non-utilisateurs d’Adobe, permet d’ajouter ces informations à 50 fichiers images à la fois, et de relier ces œuvres à un profil LinkedIn certifié ou à ses comptes Instagram et X. Mais quelles garanties réelles cela donne-t-il si les géants de l’IA ne s’accordent sur aucune charte d’utilisation ?

Les créateurs gagnent un outil pour affirmer leur contrôle, mais la question demeure : ce contrôle sera-t-il respecté par l’industrie de l’IA ?

Adobe annonce mener des discussions avec tous les grands développeurs de modèles d’IA, mais aucun accord n’a été signé finalement. N’a-t-on pas vu d’autres initiatives échouer, comme chez Meta, où des photographes se sont insurgés de voir leurs photos retouchées être automatiquement étiquetées “Made with AI” ? Un tollé suffisant pour que Meta substitue cette mention par un plus vague “AI info”. Ce cafouillage démontre-t-il une absence de consensus sur la gestion de la transparence autour des œuvres digitales ?

Andy Parson, directeur de la Content Authenticity Initiative chez Adobe, l’admet : dans un univers où la régulation sur le copyright et l’exploitation des données varie selon les pays, cet outil n’assure qu’un signalement d’intention. La société propose également une extension Chrome pour détecter les images dotées de ces fameux credentials, grâce à un mélange d’empreinte numérique, de watermark open source et de métadonnées cryptées. Est-ce suffisant quand certains réseaux, comme Instagram, n’intègrent pas ce standard ?

Derrière la technique, l’enjeu se révèle plus philosophique : où situer la frontière de l’art créé ou modifié par l’IA ? Selon Parson, il ne s’agit pas de décider ce qui relève du copyright ou non, mais de donner à chacun la possibilité de signer et d’attribuer son travail. Un vœu de traçabilité plus qu’une protection juridique, alors même qu’Adobe envisage déjà d’étendre son dispositif à la vidéo ou au son. Cette démarche préfigure-t-elle un futur où chaque créateur devra tracer, placer, cocher pour préserver ses droits dans le flot numérique ?

Reste alors une question centrale : dans un secteur où l’innovation avance plus vite que la législation, qui imposera le respect de ces nouveaux garde-fous ? Les standards promus par Adobe deviendront-ils la norme ou se heurteront-ils, une fois de plus, à la voracité des modèles d’intelligence artificielle ?

Source : Techcrunch

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