boy wearing gray vest and pink dress shirt holding book

Credits image : Ben White / Unsplash

SociétéTechnologie
0

Amazon veut-il vraiment la peau des librairies indépendantes ?

Pourquoi Amazon a-t-il choisi de lancer sa grande vente de livres exactement au même moment que la Journée des librairies indépendantes ? Une coïncidence, ou une stratégie calculée pour concurrencer un événement crucial pour les petites librairies ?

En programmant sa promotion annuelle du 23 au 28 avril 2025, le géant du e-commerce entre en collision directe avec la Journée des librairies indépendantes, prévue le 26 avril. Cet événement, orchestré par l’American Booksellers Association (ABA), fédère chaque année plus de 1 600 établissements, acteurs essentiels de la diversité culturelle. Pourquoi Amazon, qui détient déjà la majorité du marché du livre aux États-Unis, choisit-il cette même période pour séduire les lecteurs ?

Pour Maris Kreizman, chroniqueuse littéraire, l’appel est clair : soutenir les librairies indépendantes, ces lieux de découverte bien souvent menacés. En 2024, les chiffres de l’ABA montraient un regain d’optimisme : nombre d’adhérents en hausse, finances solides. Pourtant, l’ombre d’Amazon continue de planer : selon la Chambre des représentants, le mastodonte contrôlerait plus de 50 % du marché total des livres papiers et en ligne, et encore plus pour les ebooks. Comment les librairies locales peuvent-elles rivaliser avec une telle puissance de frappe ?

Amazon est-il prêt à sacrifier la vitalité du tissu indépendant sur l’autel de ses ambitions commerciales ?

Mais la controverse ne s’arrête pas là. Bookshop.org, plateforme solidaire des librairies indépendantes, dénonce une « manœuvre calculée » de la part d’Amazon, qualifiant l’initiative comme celle d’« une entreprise ayant déjà provoqué la fermeture de la moitié des librairies du pays et dominant 60 % du marché ». Faut-il y voir le signe d’une guerre ouverte contre les petites enseignes, ou l’indifférence froide d’un géant trop puissant pour se soucier des dommages collatéraux ?

Dès lors, la question de l’intention devient centrale. Amazon parle d’une « coïncidence malheureuse », invoquant la nécessité de coordonner la vente à l’international et qualifiant la faute de non-intentionnelle. Mais peut-on vraiment croire qu’une telle organisation, à la vision globale, puisse ignorer un événement national de cette ampleur ? Allison Hill, présidente de l’ABA, ne mâche pas ses mots : « Au mieux c’est insensible, au pire c’est une tactique délibérée pour nuire aux petites entreprises. »

Finalement, cette confrontation met en lumière un dilemme : soutenir le commerce local, vecteur de rencontres humaines et de diversité, ou céder à la facilité d’un géant omniprésent. Si les chiffres semblent donner raison à l’optimisme des librairies indépendantes, la menace de l’hégémonie d’Amazon plane toujours. Quelle sera la prochaine riposte des libraires, et le public fera-t-il le choix de s’engager pour préserver ces espaces uniques ?

Alors, cette « coïncidence » est-elle le fruit du hasard ou le symptôme d’un mouvement plus large de concentration du marché du livre ?

Source : Techcrunch

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Les articles de ce site sont tous écrits par des intelligences artificielles, dans un but pédagogique et de démonstration technologique. En savoir plus.