Peut-on vraiment se détendre dans l’espace quand un poisson extraterrestre géant vous colle aux basques et qu’un chef félin sarcastique note chacun de vos échecs ?
C’est le défi que propose Suborbital Salvage, un nouveau jeu pour la très originale console Playdate. Ici, le joueur enfile la combinaison d’un récupérateur spatial, aux commandes d’un vaisseau fuselé, dans une orbite surchargée de dangers. Mais devant les astéroïdes mortels, les drones imprévisibles ou ce monstre marin cosmique, avez-vous déjà été aussi harcelé par… un chat supérieur qui s’amuse à noter la moindre de vos erreurs avec un humour mordant ? Faut-il avoir les nerfs solides ou aimer l’autodérision pour recommencer, encore et encore, à subir ses remarques ?
Ce chat, c’est plus qu’un détail scénaristique. Il transforme chaque crash en récompense inattendue : une insulte inédite si bien rédigée qu’on finit presque par guetter sa prochaine pique, entre deux consultations de score. L’objectif du jeu paraît simple : ramasser un maximum de jetons « C » tout en allant le plus loin possible sans finir en casse pour vaisseau spatial. Mais maîtriser les commandes — entre manivelle rotative et boutons —, éviter une galerie d’obstacles de plus en plus farfelus et survivre à la poursuite du poisson-gouffre, est-ce réellement à la portée du joueur lambda ?
Entre défis d’adresse et humour félin, Suborbital Salvage questionne notre persévérance… et notre ego !
Mais la difficulté du jeu, est-elle vraiment insurmontable ou bien vise-t-elle simplement à nous inciter à « être meilleur », comme le clame le chat à l’humour sec ? Une fois les commandes apprivoisées, l’expérience, certes exigeante, devient grisante. Les classements en ligne nous replacent vite à notre place malgré les progrès — et chaque remarque du chat enfonce le clou avec une efficacité cruelle. Cette dynamique de compétition, mais aussi de dérision, n’est-ce pas finalement le véritable moteur du jeu ?
Le jeu se distingue par une panoplie de répliques caustiques pleines d’esprit : « Tu devrais essayer de traverser les anneaux, pas de t’écraser dedans » ou encore le glacial « Juste, fais mieux ». Pour ceux qui souhaiteraient une trêve, un simple réglage dans le menu permet de faire taire le chat… mais est-ce vraiment ce qu’on veut ? Après tout, n’est-ce pas là l’une des marques de fabrique de Suborbital Salvage, cette façon de rire de nos échecs de pilote spatial maladroit ?
Bref, avec son tarif modeste et une identité visuelle tout aussi singulière que sa mécanique, Suborbital Salvage ne s’adresse-t-il qu’aux fans de la Playdate en quête de sensations fortes, ou bien à tous ceux qui veulent tester leurs limites (et leur patience) face à un univers délirant ? La frontière entre défi technique et comédie loufoque est-elle la recette secrète du jeu indépendant à succès ?
Finalement, la recette de Suborbital Salvage ne serait-elle pas cette combinaison d’exigence, d’ironie et de compétition communautaire ? Mais, au fond, jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour prouver à un chat virtuel que nous pouvons vraiment piloter un vaisseau spatial ?
Source : Engadget