« On dit que sur internet, rien ne meurt jamais… sauf peut-être votre productivité. » Ainsi commence le dernier rebondissement d’une saga digne des montagnes russes du web : le retour fracassant – ou plutôt le comeback à moitié boitillant – de 4chan, le forum mythique dont la réputation fait frémir autant qu’elle fascine.
Souvenez-vous, le 14 avril dernier, 4chan a subi un hack retentissant, propulsant ses modérateurs et « janitors » dans la lumière, la faute à une fuite de données fraîchement piratées, dignes d’un épisode de Black Mirror. Un des valeureux « hommes de ménage » numériques a confirmé à TechCrunch l’authenticité intempestive de ce leak grand public. Ambiance : la lessive a été étalée, et pas qu’un peu.
La disparition prolongée de ce forum-chimère a inspiré quelques nécrologies prématurées. Ryan Broderick, plume pour Wired, y est allé franco en écrivant « 4chan est mort », rappelant que ce site fut le creuset de la pop-culture internet avant de tourner à l’épicentre, disons-le, d’un peu tout ce que les parents redoutent sur la toile : des mèmes inocents aux sinistres pulsions et salves d’extrême-droite.
Même lorsque l’on pense qu’il est enterré, 4chan prouve toujours qu’il sait revenir d’entre les posts.
Mais attention, pas question de laisser le dernier mot à la presse : 4chan a aussitôt tweeté son décès supposé d’un ironique « Ah bon ? » avant de réapparaître en ligne, tel un chat à neuf vies nourri au 4Giga-raton. Sur son blog officiel, le forum raconte son calvaire : c’est via un malin PDF bidon, et une « adresse IP britannique » bien facétieuse, qu’un hacker aurait siphonné source code, bases de données et – comble du coup bas – s’est mis à vandaliser le site comme un adolescent sur Paint.
L’équipe admet, la mort dans l’âme (et dans le porte-monnaie), que le chantier de la sécurité informatique n’a pas survécu à des années de vaches maigres : trop peu de développeurs disponibles et de sous pour faire tourner la boutique, les prestataires de paiement et d’hébergement ayant fui à la première pétition militante venue.
Résultat : le serveur hacké a été remplacé, mais les conséquences piquent un peu. Adieu, pour l’instant, uploads de PDF et boards de vieux fichiers Flash – on n’a pas trouvé de clé USB magique contre les failles zéro-day. Dimanche après-midi, si votre pouls s’accélérait à l’idée de poster une image, c’était raté : seuls la page d’accueil et les boards étaient lisibles, oubliez posts et thumbnails colorés !
Malgré tout, dans un ultime baroud d’honneur numérique, 4chan a promis à ses irréductibles : « Aucun autre site ne peut nous remplacer. On ne lâche rien. » S’il faut juger la robustesse d’une communauté à sa façon de survivre aux pires exploits, on peut dire que 4chan est, malgré tout, loin de rendre les armes. Et au besoin, il saura toujours rebondir… Ou au moins crasher… mais jamais se déconnecter pour de bon. Nul doute : même après un hacker, 4chan reste le roi du repost !
Source : Techcrunch
