La scène vidéoludique manque-t-elle d’une dose de douceur et d’émotions positives ? C’est la question que pose, une fois de plus, le retour de Wholesome Direct, l’événement annuel consacré aux jeux “mignons et apaisants”, qui s’annonce pour le samedi 7 juin à 18h en France. Mais derrière cette vitrine chaleureuse, de quels jeux parle-t-on exactement, et comment expliquer le succès croissant de ce rendez-vous atypique dans l’industrie du gaming?
L’année dernière, Wholesome Direct a mis à l’honneur plus de 30 titres, pour la plupart venus d’équipes modestes mais portés par une ambition claire : proposer des expériences artistiques, réconfortantes et parfois introspectives. Mais comment définir réellement la notion de « wholesome » appliquée au jeu vidéo ? Est-ce seulement une question d’esthétique enfantine et de gameplay sans stress, ou y a-t-il plus derrière ce mouvement ?
Un exemple issu de l’édition 2024 éclaire ce mystère : Kamaeru: A Frog Refuge. Ce jeu de gestion de refuge animalier, avec ses dessins léchés et son rythme posé, incarne exactement la philosophie Wholesome : inviter le joueur à ralentir, à s’attacher, à réfléchir. Pourtant, n’assiste-t-on pas aussi à une forme de standardisation, où l’emballage doux prime parfois sur l’originalité du fond ?
Au-delà de l’apparence “mignonne”, Wholesome Direct attire aussi l’attention sur des jeux à messages forts, subtils et universels.
Ce flou autour de la définition n’empêche pas le label Wholesome Games de gagner une influence grandissante, au point qu’on se demande si leur propre maison d’édition ne s’invite pas chaque année dans la sélection. Verra-t-on cette fois un titre comme Is This Seat Taken?, un jeu de réflexion sur l’agencement de places assises, faire parler de lui et changer la donne ? Pour l’instant, le mystère reste entier quant à la liste finale des studios présents.
Ce qui est sûr, c’est que la diffusion simultanée sur YouTube et Twitch le 7 juin prochain s’inscrit dans le tumulte du très attendu Summer Game Fest, grande messe du jeu vidéo qui débute la veille. En pleine effervescence, Wholesome Direct parviendra-t-il à conserver son identité singulière face aux mastodontes du secteur, voire à s’imposer comme l’alternative incontournable ?
La multiplication de ces vitrines dédiées aux productions “douces” traduit-elle un réel ras-le-bol des formules traditionnelles du jeu vidéo ? Ou n’est-ce qu’un effet de mode, une parenthèse réconfortante dans un univers compétitif ? En définitive, Wholesome Direct ne serait-il pas en train de redéfinir ce que nous attendons – et exigeons – d’un jeu vidéo moderne ?
Mais au fond, jusqu’où cette vague du feel-good pourra-t-elle vraiment influencer la création vidéoludique mondiale sans perdre de sa substance ?
Source : Engadget
