« On ne fait pas de neuf avec du vieux… sauf quand le vintage devient la nouvelle tendance anti-tarifs ! » Voilà un dicton qui ferait sourire les PDG d’eBay et d’Etsy ces derniers jours, tant ils semblent glisser entre les gouttes de la guerre commerciale façon Donald Trump. Alors que les géants du commerce en ligne Temu et Shein hurlent à l’explosion des prix suite à la montée des droits de douane, les plateformes du seconde main, elles, brodent leur succès… localement !
Les chiffres du premier trimestre 2025 le confirment : eBay et Etsy regardent la tempête tarifaire avec le détachement d’un collectionneur de timbres devant une nouvelle série. Jamie Iannone, le patron d’eBay, l’a claironné : moins de 10% de la marchandise vendue sur leur plateforme vient de Chine, tandis que du côté d’Etsy, à peine 1% des ventes brutes traversent l’océan depuis l’Empire du Milieu. On est loin du tsunami craint par certains de leurs concurrents plus friands d’import massif.
La recette de cette zénitude ? Une armée de vendeurs qui trouvent leurs trésors dans le grenier d’à côté. Selon Josh Silverman, PDG d’Etsy, 90 % des créateurs dénichent et créent leurs produits sans quitter leur code postal. Un petit cocorico du « made in local », qui évite bien des sueurs froides à la douane américaine.
Seconde main, mais première à esquiver les coups des tarifs : tel est le secret des plateformes vintage.
Mais tout n’est pas brodé de fil d’or non plus. Etsy, par exemple, doit composer avec un consommateur qui compte ses sous avant d’acheter sa nouvelle déco bohème. Résultat : le nombre d’acheteurs actifs recule de 3,4 %, et celui des accros au panier baisse de 11 %. Ça fait quelques macramés de moins… Quant au volume des ventes, il fléchit aussi, chutant de presque 9 %.
Heureusement, Etsy peut compter sur sa pépite Depop. Depuis son rachat en 2021, cette plateforme de mode seconde main défie la morosité, enchaînant les records (même si Etsy reste secret sur les chiffres exacts). Comme quoi, un vieux jean déchiré vaut parfois mieux qu’une robe neuve made in China !
Côté eBay, c’est carrément jackpot : 40 % de son stock est d’occasion ou reconditionné, pile ce que recherchent les clients inquiets des surcoûts tarifaires. La demande explose, entraînant le chiffre d’affaires à 2,6 milliards de dollars et le volume de marchandises à près de 19 milliards. Les consommateurs, flairant l’aubaine, se (re)lancent dans la chasse aux bonnes affaires en seconde main.
En résumé : dans la bataille des tarifs, les plateformes de seconde main prouvent qu’avec un peu d’ingéniosité, on peut avoir du neuf avec du vieux… ou presque. Et si les tarifs font trembler le neuf, le vintage ne semble pas près de prendre la poussière. Moralité : chez eBay et Etsy, on chine mieux sous la douane !
Source : Techcrunch
