Les smartphones pliables ne sont-ils qu’une mode passagère ou représentent-ils la prochaine grande révolution dans le monde mobile ? Alors que les modèles se multiplient et que les grandes marques s’affrontent sur ce nouveau terrain, une question s’impose : que valent vraiment les téléphones pliants de 2024, au-delà de l’effet de nouveauté ?
Difficile d’ignorer à quel point le marché a évolué : hier encore marginale, l’offre s’étoffe à vue d’œil. Entre les modèles « book-style » à l’image du Google Pixel 9 Pro Fold et du Samsung Galaxy Z Fold 6, et les formats « flip » ressuscités par le Galaxy Z Flip 6, il y a désormais l’embarras du choix. Mais est-ce que ces téléphones sont seulement réservés à une élite de geeks avides de gadgets, ou peuvent-ils vraiment remplacer nos smartphones classiques ?
Un coup d’œil rapide aux dernières sorties laisse songeur. Google frappe fort avec un Pixel 9 Pro Fold au tarif musclé, tandis que Samsung peaufine sa gamme Fold et Flip pour séduire toujours plus d’utilisateurs habitués à l’écosystème Android. Et si OnePlus tente la carte du pliant plus abordable, le ticket d’entrée demeure élevé avec un prix avoisinant les 1700 dollars. Comment expliquer de tels écarts de prix ? Les nouveautés justifient-elles vraiment un tel investissement ?
Les constructeurs parviendront-ils à convaincre le grand public que le pliable est l’avenir du smartphone ?
Mais au-delà du tarif, ce sont surtout les performances et la robustesse qui interrogent : la charnière, point sensible, a-t-elle vraiment gagné en résistance ? Les écrans pliables sont-ils durables à l’usage quotidien, ou faudra-t-il s’attendre à une usure prématurée ? Les marques communiquent beaucoup sur leurs progrès mais, dans les faits, les retours utilisateurs sont encore peu nombreux en dehors des early adopters.
Côté usage, le pliable promet monts et merveilles : double affichage, multitâche facilité, formats compacts pour les poches étroites… Mais qui, vraiment, utilise tout ce potentiel ? Les fonctionnalités offertes par ces nouveaux écrans profitent-elles davantage aux professionnels, aux joueurs, ou simplement aux amateurs de design ? Pourquoi le marché asiatique – notamment la Chine – semble-t-il plus friand de ces technologies que l’Europe ou l’Amérique du Nord ?
En fouillant, on découvre aussi que l’accessibilité reste un problème. Les modèles asiatiques, souvent cités comme les plus innovants, restent difficiles d’accès à l’international et peu adaptés aux réseaux occidentaux. Seules Samsung, Google ou OnePlus parviennent (pour l’instant) à imposer leurs pliables sur les marchés européens et nord-américains, mais pour combien de temps ?
En somme, derrière le battage marketing et les vitrines high-tech épurées, une interrogation demeure : les téléphones pliables sont-ils prêts à conquérir le grand public, ou resteront-ils l’apanage de quelques technophiles curieux ? Le pliant deviendra-t-il la norme à l’avenir, ou n’est-ce qu’une parenthèse dans l’histoire du mobile ?
Source : Engadget