Pourquoi un géant du jeu vidéo comme Activision décide-t-il de retirer si brutalement Call of Duty: Warzone Mobile à peine un an après sa sortie officielle ? Cet arrêt soudain soulève-t-il des questions plus larges quant à la viabilité du marché mobile pour des franchises à succès sur consoles ? L’annonce, relayée sur le compte X officiel du jeu, a surpris peu de joueurs mais intrigue sur les dessous de cette décision.
L’histoire de Warzone Mobile semble particulièrement chaotique : une annonce initiale en grande pompe il y a plus de deux ans, un lancement décalé à mars 2024, et finalement un retrait rapide du Google Play Store et de l’App Store après à peine une année de disponibilité. Pourquoi les joueurs qui naviguent depuis des années entre PC et console n’ont-ils pas retrouvé le même enthousiasme sur mobile ? Activision invoque des performances « en deçà des attentes » auprès des joueurs mobiles, pointant du doigt une optimisation insuffisante et une consommation excessive de batterie. Et si ce revers cachait une difficulté plus vaste à adapter ce type de jeu à la mobilité ?
L’éditeur tente de calmer les déçus en offrant une dernière chance de télécharger le jeu avant sa suppression. Mais est-ce suffisant pour les fidèles de la franchise ? Que penser de la promesse d’un maintien temporaire des serveurs et de la conservation de la progression inter-jeux ? Peut-on croire à la pérennité de ces serveurs quand Activision se réserve le droit de couper les vannes à tout moment sans réelle garantie pour les joueurs ?
Malgré les promesses de compensation, la fermeture de Warzone Mobile ouvre un débat sur la place des jeux « mobile » dans la stratégie des grands éditeurs.
Activision pousse désormais ses joueurs à migrer vers Call of Duty: Mobile en offrant un doublement de leurs COD points, mais refuse tout remboursement des devises ou achats non utilisés sur Warzone Mobile. Est-ce une réelle compensation ou une ultime tentative de conserver une part du public captif ? Cette stratégie de transfert de communauté masque-t-elle une faiblesse structurelle du modèle économique appliqué ici ?
Enfin, doit-on se satisfaire du simple fait de pouvoir conserver l’accès au jeu au-delà de sa suppression officielle, pourvu qu’il soit déjà installé ? Ou ce genre de manœuvre ne serait-il pas le symptôme d’une précarité grandissante autour de la propriété numérique et de la durabilité des jeux « free-to-play » ?
À l’heure où les frontières entre consoles, PC et smartphones s’estompent, ce revers cuisant pour Warzone Mobile n’interroge-t-il pas sur les limites actuelles de l’expérience de jeu multiplateforme ? Et si l’échec de cette déclinaison mobile n’était que le début d’un questionnement plus large sur l’avenir du jeu AAA sur smartphones ?
Source : Engadget